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ART

ſaurions trop recommander à ceux qui cultivent la phyſique expérimentale de s’appliquer à cet art.

Dans le cours de ce dictionnaire, on a eu ſoin de donner une deſcription ſuffiſante des machines, des appareils & inſtrumens que la phyſique expérimentale emploie & de leur uſage relatif aux expériences. Les figures qu’on a fait graver, facilitent l’intelligence de ce qu’on établit : on y voit la repréſentation des principales machines d’un cabinet de phyſique. Les états généraux de la province de Languedoc ayant fondé une chaire de phyſique expérimentale, & nous ayant auſſi confié le ſoin de faire conſtruire les machines qui compoſent cette ſuperbe collection d’inſtrumens, nous avons eu une occaſion précieuſe de connoître encore mieux toute l’utilité dont peut être l’art des expériences ; & j’eſpère qu’on en ſera convaincu, en jetant un coup-d’œil ſur les articles principaux de cet ouvrage. Nous avons dû tenir un milieu entre une trop grande conciſion dans la deſcription des machines, & un détail trop étendu, parce que nous étions forcés de nous reſtreindre dans certaines bornes, & parce que le grand nombre des lecteurs n’eſt pas appelé à l’art de la conſtruction & de l’uſage des inſtrumens de phyſique.

M. l’abbé Nollet à qui la phyſique expérimentale a tant d’obligation, a publié peu de temps avant ſa mort, un ouvrage ſur ce ſujet, dont le titre eſt : l’art des expériences ou avis aux amateurs de la phyſique ſur le choix, la conſtruction & l’uſage des inſtrumens ; ſur la préparation & l’emploi des drogues qui ſervent aux expériences. La première partie traite du choix des matières dont on peut faire les inſtrumens de phyſique ; ſur la manière de les travailler, & ſur les précautions qu’on doit prendre pour empêcher que les ouvrages ne ſe gâtent & ne ſe déforment. Ces matières ſont le bois, les métaux & le verre. La ſeconde partie a pour objet le choix des drogues ſimples & la manière de préparer celles qui doivent être compoſées. L’emploi des vernis qui ſert à conſerver les machines, y eſt expoſé : la troiſième partie de cet ouvrage contient des avis particuliers ſur les expériences des leçons de phyſique de cet illuſtre phyſicien ; & le tout eſt renfermé dans trois volumes in-12. Cet ouvrage qui fut publié vers l’année 1770, contient des détails ſur les principales machines qui étoient connues à cette époque : depuis il y en a pluſieurs autres qui ont été imaginées & exécutées ; nous les avons décrites & repréſentées dans ce dictionnaire à leurs articles reſpectifs.

Art de garantir les maisons des incendies. Voyez Incendie.

ARTÈRE (Trachée) ; c’eſt un conduit qui va de la bouche au poumon. Voyez Trachée artère.

ARTÈRES, Ce ſont des vaiſſeaux ou conduits longs, ronds, creux, élaſtiques, qui ont leur commencement aux ventricules du cœur, & décroiſſent enſuite en ſe ramifiant ; ils ſont deſtinés à recevoir le ſang du cœur pour le diſtribuer dans toutes les parties du corps. Toutes les artères ſont des branches ou des ramifications de deux gros troncs, dont l’un nommé artère pulmonaire part du ventricule droit du cœur & porte le ſang dans le poumon ; l’autre appelé aorte venant du ventricule gauche du cœur, diſtribue le ſang à toutes les parties du corps, même les plus petites ; auſſi le tronc artériel eſt-il compoſé de rameaux qui ſe diviſent & ſe ſubdiviſent en des artérioles ſi petites, qu’à peine peut-on en découvrir la fin. Toutes les artères battent ; & ce battement, auſſi bien que celui du cœur, conſiſte dans les deux mouvemens qu’on a appelés ſyſtole & diaſtole. Un plus long détail appartient à l’anatomie.

ARTICULÉ (son.) (Voyez Son articulé.)

ARTIFICIEL (aimant.) (Voyez Aimant artificiel.)

ARTIFICIEL (froid.) (Voyez Froid artificiel.)

ARTIFICIEL (jour.) (Voyez Jour artificiel.)

ARTIFICIEL (œil.) (Voyez Œil artificiel.)


ARTIFICIER, (l’art de l’artificier) conſiſte à employer la poudre à canon, qu’on mélange avec d’autres ſubſtances dans des cartouches, pour en former des pièces d’artifice, ordinairement deſtinées aux réjouiſſances publiques. Cet art eſt une partie de la pyrotechnie, & il eſt porté aujourd’hui à un point étonnant de perfection. Torré, célèbre artificier françois, s’eſt diſtingué dans ce genre, & a fait voir dans les airs, au milieu des ombres de la nuit, des repréſentations, en quelque ſorte, dramatiques.

Les différentes combinaiſons du ſalpètre, du ſoufre, du charbon & du fer, produiſent des variétés non ſeulement dans les effets, mais encore dans la couleur des feux. [ Ces couleurs conſiſtent en une dégradation de nuances du rouge au blanc. Le ſoufre lorſqu’il prédomine, donne un bleu clair, & le fer produit des étincelles dont l’éclat a fait nommer feu brillant, la compoſition dans laquelle entre cette matière. La doſe de charbon & de ſoufre qui doit donner le plus de force au ſalpètre, n’eſt pas la même pour l’artifice que pour la poudre à canon ; il en faut moins pour la poudre ; attendu que la trituration qui diviſe le charbon & le ſoufre en plus petites parties qu’ils ne peuvent l’être dans les compoſitions d’artifice, multiplie, en quelque ſorte, ces matières, en multipliant leurs ſurfaces.