ce bouchon ſeroit aſſujetti par un reſſort qui tendra à le ſoulever ; enfin un poids pendant & attaché à une corde, contiendroit l’effort du reſſort. Lorſqu’on deſcendra le baromètre ainſi préparé, l’air n’aura aucune action ſur le mercure, tant que durera la deſcente ; mais l’inſtrument étant parvenu au fond de la profondeur, le poids, appuyant à terre, perdra ſa peſanteur ; & le bouchon, cédant au reſſort, ſera ſoulevé, & alors le poids de l’air agira. Quand on retirera l’inſtrument de la profondeur, le reſſort, preſſant de nouveau ſur le bouchon, refermera l’ouverture du baromètre, &c. 4o. On pourroit imaginer d’autres baromètres à petites appendices, ou à ſachets, pour mesurer l’air dans des profondeurs inacceſſibles, & qui ſeroient conſtruits d’après le modèle des thermomètres à petites appendices inventées par MM. Jean Bernoulli & Krafft. On en voit la deſcription & la figure dans la Diſſertation ſur la comparaiſon des thermomètres, par M. Vanſwinden. Pour en avoir une idée, il ſuffit de concevoir qu’à la place de l’appendice ſupérieure de la dernière figure que nous venons de repréſenter, depuis le degré 29 juſqu’à l’extrémité du tube, on a ſoudé des petits tubes très-court le plus près poſſibles les uns des autres, à une ligne, par exemple, de diſtance. Il faudroit de plus que ce baromètre eût un grand réſervoir, ou un appendice d’un fort diamètre attaché à ſa cuvette.
Il eſt évident que ſi l’on deſcend un pareil inſtrument dans une profondeur quelconque, le mercure ne pourra monter dans le tube ſans remplir les ſachets, ou petites appendices : on voit auſſi que le réſervoir, fourniſſant toujours de ce fluide, la ligne de niveau ſeroit ſujette à changer beaucoup, ſi on ne joignoit une appendice à ce réſervoir. Après que l’inſtrument ſera remonté, les ſachets indiqueront la hauteur à laquelle ſe ſera élevée la colonne de mercure, parce qu’ils en ſeront remplis eux-mêmes. Mais cette ſorte d’inſtrument eſt d’une exécution difficile : car il faut rendre ces appendices très-petites, & les ſouder à la partie ſupérieure du tube très-près les unes des autres, à une ligne de diſtance, par exemple.
On peut rendre propre à mesurer les hauteurs qu’on ne voudroit pas parcourir ſoi-même, le ſecond baromètre à appendice, qui eſt propre à meſurer la peſanteur de l’air dans les profondeurs inacceſſibles. Pour cet effet, il ſuffit de ſouder au ſommet de la petite branche du ſyphon, une appendice inclinée, & qui forme avec elle un angle qui peut être plus ou moins aigu. Pour éviter la confuſion dans la figure de ce ſecond baromètre à appendice, on a ponctué le contours de cette nouvelle appendice à la partie inférieure du baromètre.
Dans la meſure des hauteurs par le baromètre, le mercure fait des mouvemens inverſes à ceux qu’il fait dans la meſure des profondeurs. Plus on élève l’inſtrument, plus le mercure deſcend. Lorſqu’on fait l’expérience avec ce nouveau baromètre, on doit verſer du mercure dans la petite branche du ſyphon, juſqu’à ce qu’il ſe trouve au niveau de l’ouverture de l’appendice. Alors, si l’on fait tranſporter par quelqu’un cet inſtrument juſqu’au ſommet d’une montagne, la grande colonne de mercure deviendra plus courte ; le fluide, en deſcendant dans la petite branche du ſyphon, ſe rendra auſſi-tôt dans l’appendice. La quantité de mercure qui y ſera tombée indiquera à l’obſervateur, à qui l’on remettra l’inſtrument, la vraie peſanteur de l’air à la hauteur qu’on a voulu connoître. Pour empêcher les oſcillations du mercure dans le tranſport de cet inſtrument, il ſuffira de fermer avec un piſton l’ouverture du baromètre. La perſonne chargée de faire l’expérience, n’ouvrira le piſton qu’à ſon arrivée au terme de ſa ſtation. Enſuite l’expérience étant faite, l’opérateur fermera de nouveau l’orifice du baromètre avant de deſcendre de la montagne.
Le troiſième baromètre à appendice, eſt celui qu’on a nommé baromètre mixte ; il a la double propriété de conſerver la même ligne de niveau, & de meſurer la peſanteur de l’air dans les profondeurs inacceſſibles. La figure 319 le repréſente. L’appendice ſupérieure dans ce baromètre eſt placée plus haut que dans celui de la figure précédente ; elle est à quatre pouces au-deſſus du degré 29 de l’échelle. L’appendice inférieure eſt placée comme dans la figure du premier baromètre à appendice ; elle ſe recourbe de bas en haut à ſon extrémité, & ſon orifice doit être évaſé, pour recevoir un bouchon. Le réſervoir eſt prolongé perpendiculairement par un tube, de ſix pouces au moins de hauteur, qui a un diamètre égal au diamètre du grand tube du baromètre. A A A, baromètre. B, appendice ſupérieure, placée à trente-trois pouces de hauteur. C, orifice recourbé de l’appendice inférieure. D, prolongement du réſervoir, & ſon élévation perpendiculaire. D’après ce qu’on a dit juſqu’ici, on conçoit que l’appendice inférieure fait que ce baromètre conſerve ſa même ligne de niveau, & que ſon appendice ſupérieure le rend propre à meſurer la peſanteur de l’air dans les profondeurs inacceſſibles. Pour être employé à ce ſecond uſage, il exige une légère préparation. Elle conſiſte à boucher l’édifice recourbé C de l’appendice inférieure, à verſer enſuite dans le tube D, ou prolongement du réſervoir, aſſez de mercure pour qu’il s’élève dans le baromètre juſqu’au niveau de l’appendice ſupérieure. Alors on opère avec cet inſtrument comme avec le baromètre précédent, puiſqu’il n’en diffère plus eſſentiellement ; c’est un vrai baromètre à ſyphon, comme lui.
Les baromètres à appendice ſont de l’invention de M. Changeux, qui les a ainſi décrits dans les