du 5e ordre.
- Bleu-verdâtre 46 34 1/3 29 2/3
- Rouge 52 1/2 39 3/8 34
du 6e ordre
- Bleu-verdâtre 58 3/4 44 38
- Rouge 65 48 3/4 42
du 7e ordre
- Bleu-verdâtre 71 53 1/4 45 4/5
- Blanc-rougeâtre. 77 57 3/4 49 2/3
Si l’on regarde à travers deux objectifs continus sur la surface desquels se sont formés des anneaux colorés, on aperçoit également des anneaux colorés ; mais ceux-ci ont une lumière moins vive & moins intense que la première, & les couleurs aperçues deviennent, dans chaque anneau, complémentaires de celles que l’on aperçoit par réflexion (Voyez Couleur complémentaire.) La tache du milieu paroissoit blanche, & les cercles qui l’entourent étoient : rouge jaunâtre ; noir ; violet, bleu, vert, jaune rouge ; ainsi le blanc par transparence étoit opposé au noir par réflexion, le rouge au bleu, le jaune au violet, & le vert à une couleur composée de rouge & de violet. La fig. 100 (c) donne une idée de l’ordre des couleurs dans les deux circonstances. AB, CD, sont les deux surfaces des verres qui se touchent en E, & les lignes noires tracées entr’elles deux sont les distances réciproques de ces surfaces en progression arithmétique, où les couleurs écrites en haut sont vues par une lumière réfléchie, & celles qui sont écrites en bas par une lumière transmise.
En dirigeant la couleur du prisme sur ces deux objectifs qui laissent voir des anneaux colorés par réflexion, & plaçant un carton devant les verres, il se forme alors une suite d’anneaux colorés par la lumière qui a passé à travers, & l’on remarque que cette lumière ne passe que par les intervalles où l’on apercevoit du noir par réflexion. En regardant la lumière colorée à travers les deux objectifs, on voit une suite de cercles noirs & de cercles colorés, chacun dans un ordre & dans les emplacemens opposés à ceux que l’on observe par réflexion, fig. 101 (a).
Par la raison que les faisceaux de couleur simple ou solitaire, en traversant la tranche d’air qui se trouve entre les deux objectifs, se divisent en deux parties ; que dans certains espaces la lumière est réfléchie & dans d’autres réfractée ; que là où la lumière est réfléchie, il n’y en a aucune partie de réfractée, & que là où la lumière traverse, il n’y en a aucune partie de réfléchie, Newton s’est cru en droit de conclure que la lumière a la propriété de se réfracter dans des tranches d’air d’une certaine épaisseur, lorsqu’elle a au contraire la propriété de se réfléchir dans des tranches à une autre épaisseur, & cela parce que les molécules de la lumière avoient des accès de facile réflexion & de facile transmission.
C’est à tort que quelques physiciens ont regardé comme une explication du phénomène des anneaux colorés l’expression de Newton, que les molécules lumineuses ont des accès ou des retours de facile transmission ou de facile réflexion. Ce n’est absolument que l’énoncé d’un fait qui est prouvé par le passage de la lumière colorée dans tous les espaces où elle ne se réfléchit pas, & même par la couleur complémentaire des anneaux colorés, lorsqu’on les regarde par réflexion & par réfraction ; car, lorsqu’un faisceau de lumière blanche arrive sur un espace, il ne peut réfléchir de la lumière colorée que par suite de la décomposition en deux parties de toutes les molécules colorées qui forment la lumière blanche. L’une se réfléchit & produit une couleur ; quant à l’autre, elle passe à travers pour former la couleur complémentaire, que l’on distingue par transparente : ainsi l’on peut dire que, dans ce phénomène, tout ce qui n’est pas réfléchi passe à travers, & vice versâ.
De toutes les manières de produire des anneaux colorés, celle qui est la plus connue est, sans contredit, la formation d’une bulle de savon. Si, après avoir plongé un chalumeau dans de l’eau qui aura été épaissie par du savon, on souffle par le chalumeau dans la goutte d’eau, la bulle s’enfle ; mettant cette bulle sous une cloche, pour la préserver de l’agitation de l’air, & continuant à la souffler jusqu’à ce qu’elle devienne très-mince, on voit naître des couleurs sur sa surface, & ces couleurs varient à mesure que le volume augmente & que l’enveloppe s’amincit. Si, après avoir laissé reposer un moment la bulle, on la regarde par la partie supérieure, on distingue une suite d’anneaux colorés qui paroissent avoir pour centre la verticale qui passe par le milieu du chalumeau au point d’attache de la bulle.
Pour donner une idée des anneaux colorés que l’on obtient dans cette circonstance, nous allons rapporter la description que Newton en donne, en faisant observer que chaque bulle que l’on obtient, présente des différences.
« Il remarque d’abord que ces couleurs étant plus étendues & plus vives que celle que l’on observe dans la couche d’air placée entre deux objectifs, elles sont plus aisées à distinguer, & que lorsqu’elles sont regardées par réflexion[1] quand le ciel est couvert de nuées blanches, & après avoir mis un corps noir derrière la bulle, les anneaux sont vus dans l’ordre quisuit : rouge, bleu ; rouge, bleu ; rouge, bleu ; rouge, vert ;
- ↑ Traité d’Optique, liv. II, partie 1re. Observ.18.