unes contre les autres, cause leur adhésion ; qui agit aussi à l’intérieur des corps, & plus ou moins fortement, selon la figure des parties qui se tou-chent, la grandeur des surfaces, le plus ou le moins d’exactitude des contacts ; ce qui fait qu’il y a des corps de différens degrés de dureté.
Newton regarde la dureté comme le résultat de l’attraction de cohésion exercée entre les molécules qui sont elles-mêmes très-dures ; plus ces molécules sont rapprochées, plus leur attraction est forte, & plus la dureté des corps est grande : or, comme les molécules de tous les corps ne sont jamais dans un contact parfait, qu’il existe toujours entr’elles une distance qui varie selon la nature des molécules & la température des corps, il en résulte les différens degrés de dureté que l’on distingue
Réaumur attribue la dureté à la réunion intime des molécules des corps dans les particules qu’elles forment, & la fragilité à la grosseur des particules formées, & au nombre de leurs points de contact. Il a observé qu’en trempant une même barre d’acier, à différentes températures, les grains d’acier augmentoient de grosseur & de dureté, tandis que la barre d’acier augmentoit de fragilité. Voyez TREMPE DE L’ACIER.
Nous apprécions assez facilement la dureté des corps ; mais avons-nous des idées bien exactes & bien vraies sur cette dureté ?
On peut faire varier la dureté des corps de différentes manières. Le plus grand nombre augmentent de dureté & de fragilité en se refroidissant, & ils diminuent de dureté en s’échauffant ; quelques-uns cependant, comme les terres argileuses avec lesquelles on fabrique les poteries, diminuent de volume & augmentent de dureté en les échauffant. La trempe augmente la dureté & la fragilité de l’acier, du verre & de plusieurs autres corps. En combinant divers métaux, comme le cuivre & l’étain, on augmente leur dureté & leur fragilité. Les terres qui composent les mortiers, les cimens, se durcissent en les exposant à l’air. L’écrouissement durcit les métaux, &c.
DUSIEN ; Dusius. Nom que les Gaulois donnoient autrefois aux démons impurs qui, suivant l’opinion de ces temps barbares, prenoient la figure humaine pour tourmenter les femmes & en abuser pendant la nuit.
DUTGEN : monnoie de Prusse & de Dantzick.
Le dutgen = 3 groschen, = 9 schelling, = 54 penning. Trente rutgen font un rixdaler ou un daler.
En Prusse, le dutgen = 0,1261 livre tournois, = 12,45 cent., & celui de Dantzick= 0,1133 l. tourn-, = 11,09 centimes.
DUVAL LEROY, mathématicien & physicien, né à Bayeux en 1730, mort à Brest le 6 décembre 1810
Il fut professeur des Écoles royales de navigation, & secrétaire de l’Académie de marine, à Brest ; correspondant de l’Académie des Sciences, & ensuite de l’Institut.
On a de ce professeur : 1o. Traité d’optique par Smith, traduit de l’anglais ; 2o. Supplément au Traité d’optique de Smith, in-4o. Brest, 1784 ; 3o. Supplément au Traité d’optique de Newton, traduit par Coste, in-4o. Brest, 1783 ; 4o. Elémens de navigation, in-8o. Brest, 1802 ; 5o. Instructions sur les baromètres marins, in-12, Brest, 1784 ; 6o. tous les articles de mathématiques pures de la partie Marine de cette Encyclopédie ; 7o. plusieurs Mémoires qui font partie de ceux de l’Académie de la marine. Un volume de cette collection a été imprimé en 1773.
DUVET, de tufa, herbe qui croît dans les marais ; tufetum ; staumfeder wollicht ; s. m. Substance végétale ou animale, très-douce au toucher.
En botanique, ce sont des filamens soyeux & cotonneux qui viennent sur les fruits, les feuilles & les tiges des plantes. Les fabricans de fromages appellent duvet, des plantes filamenteuses qui croissent sur le fromage : ces filamens blancs, très-flexibles, sont plus connus sous le nom de moisissure. Enfin, on donne le nom de duvet à une plume douce, molle & délicate qui vient sur le col des oiseaux. Ces duvets sont d’excellens conservateurs de chaleur. On trouve dans les Annales de Chimie, tome LI, page 5, un excellent Mémoire de Parmentier sur le duvet.
DUYTE : petite monnoie de cuivre qui se fabrique & qui a cours en Hollande. Le duyte vaut environ deux deniers de France ; huit font le sou d’Amsterdam.
DYNAMÈTRE, de δυναμαι, pouvoir, μετρον, mesure ; dynametrum ; dynameter ; s. m. Instrument qui sert à mesurer l’intensité des télescopes.
DYNAMIQUE, de δυναμις, force, puissance ; dynamica ; s. f. Science des puissances ou forces motrices.
Ce mot est employé par les mathématiciens & par les physiciens dans deux significations différentes : en mathématique, on entend par dynamique la science des forces qui mettent les corps en mouvement ; en physique, il indique la partie des élémens métaphysiques, dans laquelle on considère la matière, autant qu’on puisse lui attribuer la mobilité ou une puissance originairement mouvante. On peut, d’après ces différentes manières de considérer la dynamique, la diviser en deux classes : dynamique mathématique, dynamique métaphysique.