eaux minérales naturelles peuvent être attribuées à leur nature & à leur composition, on peut espérer d’obtenir, dans l’établissement de Tryare & Jurine, des effets absolument semblables ; on peut même obtenir des effets plus variés, en changeant & la nature & les composans des eaux minérales que l’on y fabrique ; mais si le plus grand bienfait des eaux minérales provient de la situation morale dans laquelle on se trouve, dans les différens endroits où l’on prend ces eaux, il est préférable d’y envoyer les malades.
Eaux sulfureuses ; aquæ sulphurosæ ; geschweselicht wasser. Eaux qui contiennent de l’hydrosulfure. On les divise en deux classes : eaux hydrosulfurées thermales, & eaux hydrosulfurées froides : elles se prennent en bains & en boissons. Voyez EAUX HÉPATIQUES.
Eaux thermales ; thermæ aquæ calidæ ; bade wasser. Eaux dont la température des sources est toujours plus élevée que celle de l’air environnant.
Il est rare de rencontrer des eaux thermales pures ; elles contiennent, assez généralement, diverses substances qui les font placer dans la classe des eaux minérales. C’est ainsi que l’on trouve des eaux thermales acidulées à Neris, dans le département de l’Allier ; à Chaudes-Aigues, département du Cantal ; au Mont-d’Or, à Château-Guyon, Clermont-Ferrand, Saint-Mart, département du Puy-de-Dôme ; à Encause, département de la Haute-Garonne ; à Ussat, département de l’Arriège, &c. : des eaux thermales ferrugineuses : à Vichi, Bourbon-l’Archambaud, département de l’Allier ; à Rennes, département de l’Aude, &c. : des eaux thermales hépatiques : à Barèges, Saint-Sauveur, département des Hautes-Pyrénées ; à Bonnes, Cauterets, Cambo, département des Basses-Pyrénées ; à Bagnères-de-Luchon, département de la Haute-Garonne ; à Aix-la-Chapelle ; à Saint-Amand, département du Nord ; à Ax, département de l’Arriège ; à Digne, Guéroud, département des Basses-Alpes ; à Bagnols, département de la Lozère ; à Bad en Suisse, à Bade en Souabe ; à Evreux, département de la Meuse ; à Lœche dans le Vallais, à Wisbaden près Mayence, à Aix en Savoie, à Acqui en Italie, à Arles dans les Pyrénées-Orientales, &c.
Plusieurs de ces eaux thermales sont dans des terrains volcaniques : telles sont celles de Chaudes Aigues, du Mont-d’Or, de Château-Guyon, de Clermont-Ferrand, de Saint-Mart, d’Aix-la-Chapelle, de Wisbaden, &c. &c. D’autres sont dans des terrains primitifs, dans des chaînes alpines.
On ne connoît pas encore la cause de la température des eaux thermales, qui s’élève quelquefois jusqu’après de 80° de R. Les uns l’attribuent aux feux souterrains que produisent les volcans, & ils fondent leur opinion sur la grande quantité de ces sortes d’eaux que l’on trouve dans les terrains volcaniques ; d’autres l’attribuent à la décomposition des pyrites & à l’oxidation du soufre ; ils fondent leur opinion sur la grande quantité d’eaux thermales hépatiques que l’on rencontre : mais, nous devons l’avouer, nous sommes encore bien peu instruits sur la cause de l’échauffement de ces eaux.
EBE ; ebbe ; s. f. Descendant de la marée, ou le commencement du reflux, le moment après la pleine mer.
EBERHARD (Jean-Pierre), professeur de physique & de mathématiques, naquit à Altona en 1727, mourut à Halle le 17 décembre 1779.
Les vastes connoissances qu’il avoit acquises dans ses études le firent appeler, à 26 ans, à professer les mathématiques, la physique, & ensuite la médecine à l’Université de Halle. Nous avons de lui plusieurs ouvrages allemands, dont les principaux sont : 1o Traité sur l’origine des Perles ; 2o. Principes élémentaires de Physique ; 3o. Mélanges d’Histoire naturelle, de Médecine & de Morale ; 4o. divers Traités de Mathématiques appliqués. Ces traités sont relatifs à l’optique, à la gnomonique, à la construction des moulins & des machines nécessaires à l’exploitation des mines.
EBERT (Jean-Jacques), professeur de mathématiques & de physique, né à Breslau en 1737, mort à Wittemberg le 18 mars 1805.
Il voyagea en Allemagne & en Italie, devint gouverneur du fils du ministre d’État Taplof, à Saint-Pétersbourg, & vint occuper, en 1769, la chaire de mathématiques de Wittemberg.
Nous avons de lui plusieurs ouvrages en allemand, dont les principaux sont : 1o. Leçons de Philosophie & de Mathématiques pour les hautes classes ; 2o. Abrégé des Principes de Physique ; 3o. Leçons de Physique pour la jeunesse ; 4o. Entretiens sur les principales merveilles de la nature.
EBISEMETH. Laiton que l’on fait-blanchir par un feu égal.
ÉBLOUISSEMENT, de l’italien abbogliamento ; caligatio ; blendung ; s. m. Trouble de la vue occasionné par l’action d’une lumière vive & pure.
Après être resté dans un endroit, si l’on passe dans un autre plus fortement éclairé, on éprouve un éblouissement ; si, au contraire, on passe d’un endroit fort éclairé dans un endroit plus obscur, on reste quelque temps sans y distinguer les objets.
Qu’une personne fixe un astre, un météore, ou tout autre objet resplendissant, & qu’ensuite elle porte sa vue sur un corps peu éclairé, l’œil conserve l’impression de l’objet, & ne distingue