Page:Encyclopédie méthodique - Théologie, Paris, T01, A-B.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
AVERTISSEMENT.

Si la partie théologique de l’Encyclopédie a tardé à paroître, nous espérons que le Public nous pardonnera ce retard, lorsqu’il sera instruit des difficultés que nous avons eues à vaincre, & de l’immensité du travail dont nous nous sommes trouvés chargés.

D’environ deux mille cinq cens articles dont cet Ouvrage est composé, il y en a au moins un quart qui manquoient dans l’ancienne Encyclopédie, ou qui n’avoient été traités que comme des articles de Grammaire ; il y a fallu les faire. Un nombre presque égal contenoient une doctrine fausse ou suspecte ; ils avoient été copiés dans des Ecrivains hétérodoxes, ou faits par des Littérateurs qui, par leurs principes, favorisoient l’incrédulité ; il a fallu les corriger. Plusieurs refermoient des discussions inutiles ; nous les avons abrégés. D’autres étoient incomplets ; nous y avons ajouté ce qui nous a paru nécessaire. Quelque-uns ont été retranchés comme superflus. Nous n’avons pas vu, par exemple, où étoit la nécessité de faire vingt articles de l’Arianisme, parce que les partisans de cette hérésie ont porté autant de noms différens ; de distinguer homoousios & consubstantiel, dont l’un est la traduction de l’autre ; de parler du Dimanche des Palmes & de celui des Rameaux ; de changer une lettre pour placer corban & korban, chirotonie & keirotonie, au lieu de l'imposition des mains, purim & phurim, qui signifient les forts ; de mettre des mots grecs ou hébreux au lieu des mots françois qui y répondent. Ainsi, à presque tous les égards, notre travail doit paroître absolument neuf.

Des trois parties qu’il embrasse, savoir, la Théologie dogmatique, la Critique sacrée, & l’Histoire Ecclésiastique, la première est celle qui demande le plus d’attention, & qui renferme le plus de difficultés. Comme toute autre science, elle a son langage particulier, certaines expressions consacrées à exprimer les mystères, desquelles on ne peut se départir sans s’exposer à tomber dans l’erreur. On ne doit pas exiger d’un Théologien qu’il emploie d’autres termes plus clairs tirés du langage ordinaire, ni qu’il fasse comprendre évidemment des vérités que Dieu a révélées pour être crues sur sa parole, quoique nous ne puissions pas les concevoir.