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Page:Encyclopédie moderne - 1847, T01.djvu/69

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lis ABUS

■ hceV]II,decoDf&efdesbâiéac«8, car TOUS ■ nous êtes auui aouinis po jr le temporel ; et ■ ceux qui cnriront sutniineDt aoraot réputés « hérétiqoes. » — « Non» en aTom le droit, ■ répouditPfaflippe,et ceuxqaicroirootautreii’meiil’Seront repaies tous et inBensés. n Tantôt le zèle religieun FaitexterniLDerfoiia les juiCa de l’Alsace ; en yain Louis de Bavière veut les proléger, sa dévote épouse iui fait servir delaTiaode un jour de jeOne. "Puisque ■ les pùti soBt Tos frères, lui dit’ elle avec • iodignation , vlvei comme les juifs, sans ■ respect pour les lois de l’ËgUse. • Tantdt , abusant de la faiblesse d’un jeuM prince, épouvante le monde pai l’borriUe massacn la SaiDl-Barthélemy.

Quel rapport peuvent avoir ces liorrenr^ avec les principes de l’Évangile et la morale de Jésus-Cbrisl ? Et si l’oivabaEe i te point des choses les plus sacrées , de quoi n’abuserat-oa pas sur la terre ?

Princes et nobles onI4ls Mt mieux P II fiit un temps ï Rome oii avec de l’or on se faisait empereur ; qn’élait l’autorité du s^at, et celle du peuple lai-meme, lorsqu’un seul homme , dont les largesses avaient séduit le soldat , était à la fois tribun , proconsul , ceu’ seur, grand pontife, et consul s’il le vonlait encore ? lorsque, pouvant à lui seul accuser, juger , faire traîner au supplice l’innocent et le coupable , il s’embarrassait peu que sa puissance parût injuste et oppressive P Sage et ^nome , un empereur redoutait les soldats avides qui juraient sa mort et désignaient son sQCcesseur parmi les pins riches. Oppresseur et cruel, les conspirations, ies tirél» du sénat le menafaient k toute heure. Un tel état de choses troublait Rome et ne cessait d’Épouvanter l’univers.

L’or et la corruption avaient aussi perdu la Grèce, et depuis Iwglemps la tribune de l>énosthène n’était occupée queparles Ucbes Qalteurs des tyrans. £n Frauce, depuis le supplice de Brunehaut, les maires avaient gouverné sons les rois ; mais la famille des Pépin s’éleva, et les princes furent esclaves. La seconde race lendit i détruire ce pouvoir immense usurpé par les maires ; mais, dans ces débats, rien ne Tut fait pour la nation , et elle parut seule rester neutre dans sa propre cause. Longtemps elle ignora k qoi resterait le pouvoir, mais aile n’était que trop Sûre d’étra op^nimée par le vainqueur, quel qu’il fQt. 1 C’était de bonne foi qu’un roi considérait alors son peuple comme une propriété dont il pouvait user et abuser k son gré ; et l’ordre de succession sembla toujours étaUi moins dans l’inlérât de l’État que pour la seule commodité de la raroille régnante (tj. > W

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Le prince, accoutumé aux abus , dédaigna même souvent jusqu’aux plus simples formalités de la loi , non qu’elles lui parussent daugereuses, mais parce qu’il les croyait indifférentes. Le jugement des Guises eOl épouvanté la L*gue ; leur mort ne fat considéi ée que comme un assassinat , et leur parti en fijt fortillé , comme celui des protestants parlanori de Coligny.

Cependant le peuple , étranger k ces grau Jea querelles entre lee rois et les nobles , était sans cesse invoqué par les uns et par les autres. C’était à lui que s’adressait le duc de Berry lorsque, l’appelant au secours des gentilsbommes armés contre Louis XI, Il reprochait, dans ses manifestes, au roi son frère d’avoir des ministres • qui forçaient les tribunaux à ■ juger non selon la justice , mais selon leurs ■ voltmlés. • Le peuple sentit que ces reproches étaient fondés, mais II sentit aussi qu’un maître était plus supportable que cent maîtres, et il prêta son appui au roi, qui terrassa et humilia ses ennemis.

Les abus de toute espèce, dont je ne rappelle qu’un petit nombre, devaient un jour frapper la multitude éclairée. Quand le moment fut venu, elle jeta on regard en arrière, et se deiuanda quel était le sort de l’Europe depuis onze siècles. Elle vit celle belle partie du monde écrasée par l’empire romain , déchirée par les barbares, dévastée par les Normands, eu proie i l’anarcbie des Sefs , aux malheurs des croisades, aux querelles sanglantes des prêtres, des rais et des orgueilleux patriciens , enfin , opprimée par une foule de despotes suhalleroes, changeant de maîtres sans changer de sort , et désolée également par la torche du fanatisme et le fer des guerriers ambitieux. Dèa lors on osa parler de loiii et de réformes. Le mot de liberté retentit dans les airs. L’Angleterre la première dédara la guerre aux abus , et elle abusa de ce qu’elle venait de conquérir. L’anarchie et Croninel, qui succéda à l’anarcbie, se chargèrent du soin de la punir. Celte lefon devait servir ii la France : une révolution eut lieu ; c’était encore les abus qu’il fallait détruire , et le peuple abusa encore de ses droits et de sa liberté.

Puisqu’il est vrai que l’exemple de l’histoire ne nous a point servi, praQlona du moins de noire propre expérience ; saclions " jublier, qu’un mal

quelconque n’est pas plus

bien dont on abuse. Certes la religion , ai con-Bolaute el ai douce au cteur des hommes ; la royauté, maintenue dans les limites qu’impose le bien public , protégeant tous les citoyens et n’opprimant personne ; la noblesse , servant d’intermédiaire entre le trOne et le ’ peuple, Bsseï forte pour comprimer l’arbi-D. qitizeabyG00l^lc