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78 ACA Ses travaux, qui œosistèrent pJ :ioci.. .paiement, comme ceux de l’académie . della Crwca, dans la confection d’ua .Dictionnaire français, destiné à .fixer le seos et l’application des mots de la )augne, la rendirent moins célèbre que les talents et la réputation de ses membres. L’académie devint bientôt .la pépinière des flatteurs de Louis XlV. Les grands seigneurs eurent l’ambition d’y pénétrer, et d’y remplacer des hommes de génie, ce qui fit dire à Patru • que lorsqu’il se brisait one . • corde à la lyre , on en remettait une • d’argent qui ne rendait aucun son.» Cependant Louis XIV voulut, à l’exemplede Charlemagne, que l’égalité entre les membres fût la première règle de l’académie, et le cardinal d’Estrées, comme prince de l’Église , s’étant lait apporter un fauteuil , le roi en fit doo- .ner à tous les académiciens . L’abbé Bignon, pour mettre la compagnie lOOS la dépendance du ministère et se rendre maitre des nominations , offrit de lui accorder des jetons d’or qui auraient pu valoir f ,200 francs de rente à chacun des membres ; mais les plus pauvres mêmes, que leurs successeurs .a ctuels n’ont guère imités, donnèrent . le noble et inutile exemple de préférer leur indépendance à des pensions. Le mérite ne décida pas toujours du choix . des candidats : Molière ne fut point . admis parce qu’il était comédien ;Pascal , les deux Rousseau , Diderot et . plusieurs autres, forent constamment . repoussés ; Corneille même ne fut reçu . que lorsqu’il se présenta pour la troi- . sième fois. L’académie a cependant contribué puissamment à la prospérité des lettres ; les prix qu’elle a décernés

ont enflammé les jeunes littérateurs ,

. el l’espoir de parvenir dans son seiD a SBDS cesse entretenu l’émulation parmi les écrivains. En U92, l’académie fut dissoute , el rétablie en ~ 805 , sous la dénomination de classe de la langue et de la littérature française , faisant partie de L’lmtitut ; depuis ~ 8~ 5 , elle a repris son ancien nom. Plusieurs membres furent alors éliminés ou nommés par ordonnance. Sans disco- 1er’ l’équité de cette mesure, nous nous ferons observer que Louis XIV même laissa à la mort le droit des éliminations, et à l’académie l’apparence de la liberté dans ses choix. Depuis cette époque , les nominations, faites quelquefois 80US l’influence de l’esprit de parti, n’ont pas toujours eu l’approbation générale. Le fauteuil est regardé comme le bâton de maréchal des littérateurs. On a vu souvent donner le bAton à des généraux qui avaient mal fait , mais rarement à des généraux qui n’avaient rien fait. Si l’académie ne revient à cet égard aux principes d’équité de Patru, si elle ne remonte sa lyre qu’avec des cordes d’argent, elle finira par perdre sa considération, sa poire ; et sa devise , à l’immoJ’l4lité, ne sera plus qu’un ·vain mot. Les académies des sciences, des in-ICTÏptimu et beUes-lettres , des bemu :arts , d’tJTchitectxre , et celle des sciencu morales, dont les noms dési· gnent assez la destination 1 se sont réunies à l’académie principale , sous le titre de classes, et n’en forment plus qu’une seule appelée l’Institut, foyer de sciences et de lumières , destiné à renouveler la gloire de la fameuse académie d’Alexandrie , et à la surpasser par ses bienfaits. Depuis la révolution de ~ 850 , les membres éliminés ontété rappelé$ dans le sein de l’académie.