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MARTIGNAC.

MARTIN.

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mènes savants ; mais elle n’est ni aussi méthodique ni aussi bien exécutée que celles de plusieurs autres Pères données par quelques-uns de ses confrères. Elle trouva des censeurs parmi les protestants et les catholiques. Simon et Le Clerc la critiquèrent avec vivacité et quelquefois avec justesse. On lui reprocha principalement de n’avoir pas orné son texte de notes grammaticales et théologiques, et d’avoir distribué, dans un ordre embarrassant, les Lettres de saint Jérôme, qu’il a mêlées tantôt avec ses commentaires, tantôt avec ses ouvrages polémiques. Le style de ses préfaces, de ses prolégomènes et de ses notes n’est pas assez naturel. Malgré ces défauts, l’édition de ce saint l’ère par Martianay est la meilleure que nous ayons. La Vie de saint Jérôme, 1706, in-4». L’auteur l’a tirée des propres écrits du saint ; aussi est elle un tableau fidèle. Deux écrits en français, 1689 et 1693, 2 vol. in-12 dans lesquels il défend, contre le P. Pezzon bernardin, l’autorité de la chronologie du texte hébreu de la Bible. Ils sont savants, mais mal écrits et pleins d’aigreur. Vie de Madeleine du Saint-Sacrement, carmélite, 1711, in-12. Il a encore donné le Nouveau-Testament en français avec des scolies, les trois Psautiers de saint Jérôme, et une ancienne Version de l’Evangile selon saint Matthieu qui n’avait pas vu le jour ; elle parut l’an 169K ; un Commentaire manuscrit sur l’Ecriture-Sainte,

où il se proposait d’expliquer le texte

sacré par lui-mtme ; mais il n’eut pas le temps d’achever cet ouvrage utile. Le dernier ouvrage qu’il fit imprimer est une Apologie de la bulle Unigenilus.

martiakus

(Mikccs-Felix-Capella)

né à Madaure en

Afrique, vers la fin du ve siècle, fut élevé à Carthage. On ignore s’il fut chrétien. Il parvint à la dignité de proconsul. 11nous reste de Capella un ouvrage en neuf livres, intitulé Satyriccn, qui n’est qu’une espèce de recueil de mélanges. Les deux premiers livres forment un ouvrage allégorique détaché et particulier ; c’est l’apothéose de la philosophie, et

on mariage avec Mercure ou l’Eloquence. Les sept livres

suivants traitent de sept sciences qui alors foimaient le cercle des études, savoir :1a gremmaire, ladialcdique,laihétorique, la géométrie, l’astrologie, l’arithmétique et la musique. Cet ouvrage, écrit en style barbare, fut en grande vogue dans les écoles du moyen ùge. Goez a donné une bonne édition des trois premiers livres, Nuremberg, 1791.

MAitïiGNAC (Etiekne-Algay, sieur DE), né à Buevis-la-Gaillaide, en 1620 ; et selon Morcri en 1628, a donné en fiançais diverses traductions en prose de quelques poètes latins. Elles sont meilleures que celles que l’on avait publiées avant lui sur les mêmes auteurs ; mais elles sont fort au-dessous de celles qui ont vu le jour depuis. Il a traduit Io les trois comédies de Térence, auxquelles les solitaires du Port-Royal n’avaient pas voulu toucher ; 2° Horace ; 3° Perse et Juvenal ; 4° Virgile ; 5° Ovide, tout entier en 9 vol. in-i2. Ces versions sont en général fidèles, exactes et claires, mais elles manquent d’élégance et de correction on a aussi de lui une traduction de l’Imitation de Jésus-Christ. 11 avait commencé celle de la Bible. Son dernier ouvrage fut Eloges historiques des évéques et archevc’ques de Paris, in-4o. (On cite aussi de lui un Journal chrétien sur divers sujets de piété, tiré des saints Pères et des entretiens sur les anciens auteurs.) Ce laborieux écrivain mourut en 1698, âgé de 70 ans. Martignac rédigea les Mémoires in-12 attribués à Gaston duc d’Orléans, qui s’étendent depuis 1608 jusqu’à la fin de janvier 1636. Les matériaux lui avaient été fournis par un officier attaché à ce prince.

martignac

( Jean-Baptiste-Silvère-Gaye

vicomte DE)

ministre de Charles X, naquit le 20 juin 1770, en Guyenne. Tout ce qui précède sa vie politique est peu connu. Ce que nous avons pu recueillir de plus certain, c’est qu’il fut d abord avocat à Bordeaux, où son éducation le fit remarquer même au milieu des talents que comptait alors le barreau de cette ville. La noble conduite qu’il tint sous la première Restauration et pendant les Cent-Jours lui valut l’honneur d’être signalé par un journal monachique à l’attention de Louis XVÎ1I, qui le nomma, en 1815, chevalier de la légion d’honneur.

La place de procureur-général près la Cour royale de Limoges lui fut donnée bientôt après comme récompense de ses services et de ses talents. En 1821 le gouvernement le chargea de présider le collége de Normandie pour les élections. C’était le désigner à la députation, et il fut en effet nommé à la Chambre, où les grâces de son esprit et de son talent pour la tribune lui acquirent quelque influence. Il suivit le duc d’Angoulème dans la campagne d’Espagne en 1823, avec le titre de commissaire-civil pour l’armée. Pendant cette expédition, il se conduisit avec sagesse et avec prudence ; on le regarda comme l’auteur de la fameuse ordonnance d’Andujar. A son retour il fut reçu en audience particulière par le roi, et nommé ministre d’état. Réélu à la Chambre en 1824, par le collége de Normandie, if fut le rapporteur sur l’élection de Benjamin-Constant ; il

fit admettre ce député sur ses conclusions. Martignac n’était point un homme d’opposition, il votait dans la Chambre avec le ministère, et son talent fut plus d’une fois, utile à M. de Villèle ; aussi ce ministre le fit nommer, le .i août 1824, directeur-général de l’enregistrement et des domaines. Lors de la chute de M. de Villèlc, en 1828, Martignac fut appelé au ministère de l’iritérieur. Son caractère conciliant le porta à faire quelques concessions à un parti qu’il crut peut-être gagner ; mais l’on n’a jamais révoqué en doute son attachement à la monarchie ; son éloquence de tribune déconcerta souvent l’opposition. On se rappelle avec quel art, dans la séance du 14 juin 1828, il traversa la proposition de l’Abbeyde-Pompières pour la mise en accusation du précédent ministère, il eut d’abord un beau mouvement qui émut toutela Chambre, et les cris de Vice le roi furent répétés même par la gauche. La révolution continuait ses effrayants progrès, et Martignac était trop pénétrant pour ne pas les apercevoir. A la vue de cette opposition violente qui se signalait chaque jour par quelque exigence et par quelque éclat, il s’écria un jour en pleine Chambre : Eh ! messieurs, nous marchons à l’anarchie ; et ce mot, arraché à un sentiment profond, à sa réserve habituelle, ne s’est que trop vérifié. Le 8 avriH829, il fit retirer les deux projets de loi sur l’organisation départementale et municipale, qui étaient déjà de fâcheuses concessions faites au parti libéral, mais que celui-ci avait amendées de manière à dépouiller la royauté de toute influence. Le 8 août 1829, le ministère Martignac, car on l’appelait souvent ainsi, fit place ù un ministère qui suivit un système différent. Martignac obtint une pension de 12,000 francs, et continua de siéger à la Chambre des députés, ne déviant jamais de sa conduite sage et modérée. Après la révolution de 1830, qui l’avait profondément blessé dans ses affections, il conserva beaucoup de mesure ; et lorsque, paraissant pour la première fois à la tribune, il parla avec respect du prince dont il avait eu la confiance, l’estime qu’il avait su se concilier le fit écouter avec intérêt au milieu de tant de passions qui agitaient les esprits on admira encore plus son noble procédé que son beau talent dans la défense de M. de Polignac. C’est le moment le plus honorable de la vie de cet orateur politique, qui ajouta un nouveau lustre à son courageux dévoûment en refusant la magnifique récompense que lui offrait l’ancien ministre trait de désintéressement d’autant plus remarquable que Martignac n’était pas riche. La dernière fois qu’il parut à la tribune, ce fut dans la séance du 15 novembre 1831 pour combattre la proposition de Bricqueville contre la famille de Charles X. Son discours est un chef-d’œuvre d’art, de tact, de logique, de noblesse et de sensibilité. L’orateur méritait de terminer là sa carrière politique ; il était déjà atteint d’une maladie de langueur qui l’a enlevé à l’âge de 54 ans ; les progrès en furent hâtés peut-être par le chagrin que lui causaient les événements. 11voulut mourir dans les bras de la religion, il demanda et vit plusieurs fois le curé de sa paroisse, et reçut tous les sacrements le matin même de sa mort (3 avril 1 832). Le pasteur fut édifié de ses dispositions chrétiennes. Les obsèques ont eu lieu le jeudi 6, dans l’église de l’Assomption des pairs, des députés, des amis du défunt y assistèrent en grand nombre. MM .Roy, Hyde de Neuville et Salvandy prononcèrent son éloge. Martignac avait tout ce qu’il faut pour charmerdans le monde :desmanières aimables, une conversation spirituelle, des réparties fines, un grand fonds d’indulgence et de bonté. S’il fit des fautes comme ministre sa

conduite, après sa disgrâce, fut noble et courageuse, et Dieu récompensa ses qualités estimables en lui donnant les moyens de se préparer, par les souffrances, à une mort chrétienne. M . de Martignac a laissé un Essai historique sur la révolution d’Espagne et sur VinUrvention de 1832. C’est le résultat de ses recherches lors de la campagne d’Espagne, On dit qu’il s’est exercé dans un genre plus léger, et qu’il fit représenter avec succès plusieurs vaudevilles ; un grand nombre de journaux lui ont consacré des notices nécrologiques. Martin (Saint), né vers 310, à Sabarie, dans la Pannonie (aujourd’hui Szombathely), d’un tribun militaire, fut forcé de porter les armes, quoiqu’il eût beaucoup de goût pour la solitude. Il donna l’exemple de toutes les vertus, dans une