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quatre arbres du Pérou, dont aucun ne se cultive dans nos jardins.

FRACASTORE. Fracastora. Genre établi par Allanson, aux dépens des Phlomides. Il n’a pas été adopté.

FRAGOSE. Fragosia. Genre de plantes de la pentandrie digynie & de la famille des ombellifères, qui renferme six espèces, toutes propres au Pérou, & fort peu différentes des Azorelles.

Nulle d’entr’elles n’est cultivée dans nos jardins.

FRAMBOISIER. Subdivison du genre des Ronces (voyez ce mot), qui réunit trois espèces, dont une, ainsi que ses variétés, est l’objet d’une culture générale dans les jardins du nord de l’Europe.

Espèces.

1. Le Framboisier des bois.

Rubus ideus. Linn.  Ђ  Indigène.

2. Le Framboisier de Virginie.

Rubus occidentalis. Linn.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

3. Le Framboisier du Canada.

Rubus odoratus. Linn.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

Culture.

La première espèce croît naturellement dans les bois, surtout dans ceux des montagnes élevées. Ses fruits y sont rouges, petits, pas très-odorans & très-savoureux : ils ont gros[illisible]ppé de couleur & ont perdu de leur[illisible]dans nos jardins, où ils ont été transportés de temps immémorial.

Les variétés qui sont les plus connues aux environs de Paris, sont :

Le framboisier à gros fruit, qui est d’un rouge foncé, fort gros, ordinairement sans saveur & sans odeur. On le recherche le plus aux environs de Paris ; mais dans les départemens du centre de la France, on préfère avec raison le type, pris dans les bois, quoique moins gros, parce qu’il est beaucoup meilleur.

Le framboisier à gros fruit blanc ne diffère du précédent que par la couleur plus pâle de ses tiges & de ses feuilles, ainsi que par celle de ses fruits. Il n’est pas plus digne d’estime, à mon avis.

Le framboisier de Malte, ou des deux saisons, qui fructifie au printemps & en automne. Il y en a de rouges & de blancs. Je ne fais pas plus de cas de ses fruits du printemps que de ceux des deux variétés ci-dessus, & beaucoup moins de ceux d’automne, qui, mûrissant à l’époque des pluies, sont complètement insipides. On le recherche cependant le plus dans les jardins des amateurs.

Le framboisier couleur de rose n’est pas très-commun. il m’a paru préférable aux précedens, comme étant plus gros, plus sucré & plus parfumé.

Le framboisier sans épines a été un instant à la mode. On ne le voit plus guère.

Une terre très-légère & engraissée, une exposition constamment ombragée, sont ce que demande le framboisier. En conséquence c’est contre les murs exposés au nord, derrière les charmilles, dans les coins les plus inutiles des jardins, qu’il se place de préférence. If prospère dans les gravas où on jette les résultats des sarclages & des ratissages.

Une nouvelle plantation de framboisiers s’exécute en hiver, avec des accrus pris dans une autre, avec le produit du déchirement des pieds, d’une ancienne qu’on veut détruire. La grande disposition à tracer & à taller de cet arbuste, n’en laisse jamais manquer.

Placer les framboisiers en touffes isolées dans les plates bandes, n’est jamais profitable.

Placer les pieds de cet arbuste à trois ou quatre pieds les uns des autres est convenable, parce que plus près ils se nuiroient, & plus loin ils ne se favoriseroient pas assez de leur ombre.

Toujours les framboisiers nouvellement plantés offrent, la première année, une apparence de souffrance qui fait craindre leur perte à ceux qui ne connoissent pas leur manière d’être ; mais au printemps suivant il sort de leurs racines des jets vigoureux qui, l’année suivante, se chargent de fruits, après quoi ils doivent périr & faire place à d’autres.

Ainsi les soins qu’exige une plantation de framboisiers, en hiver, sont : 1°. de donner un bon labour pendant lequel on arrache tousles accrus qui la rendroient trop confuse ; 2°. de couper rez-terre les tiges de deux,ans, pour en débarrasser les touffes ; 3°. de couper, à trois pieds de terre, les tiges de l’année précédente, pour leur faire pousser beaucoup de branches axillaires, les seules qui soient dans le cas de porter du fruit.

La récolte des framboisiers commence au mois de juin & dure jusqu’en août, les fleurs de la même grappe se développant successivement. Il est des lieux où ces fleurs avortent presque toutes, sans qu’on puisse en deviner la cause, qui tient probablement à la nature du sol ou à l’exposition.

Les framboises ne peuvent se conserver plus de deux ou trois jours : en conséquence on les cueille à mesure du besoin. Elles sont un manger agréable & sain, mais nullement nourrissant. On les unit ordinairement au sucre dans les desserts de Paris ; mais celles des hautes montagnes du centre de la France n’ont pas besoin de cet excipient. Leur union, au moment de les consommer, avec des fraises ou des groseilles, est fréquent dans la même ville, ce qu’on n’est pas tenté de faire en Bourgogne, où elles sont si excellentes. On met des framboises dans le vinaigre pour donner leur goût au sirop de ce nom. On en fait aussi un sirop spécial, employé en médecine comme rafraîchissant.

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