Page:Encyclopedie Planches volume1.djvu/177

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ARCHITECTURE ET PARTIES QUI EN DÉPENDENT.
Contenant
Planches.
Architecture proprement dite, divisée en Principes généraux concernant les ordres & les principaux membres d’Architecture, 12
Les Principes des trois ordres grecs appliqués à plusieurs monumens publics, & à une maison royale, 1 Planche simple & 2 doubles, 5
Exemples d’édifices sacrés, & en particulier d’une abbaye, 1 Pl. simple & 5 doubles, 11
Exemples d’édifices publics, & en particulier d’un hôtel-de-ville, 1 Pl. double, 2
Exemple d’un grand hôtel, 2 Pl. doubles 4
Exemples de maisons particulieres, 2 Pl. simples & 2 doubles, 6
Décoration intérieure de l’appartement de parade du Palais-royal, 8 Pl. simples & une double, 10
Exemple d’un escalier, 2
52 Pl.
Planches.
Coupe des pierres, 5
Moulin à scier des pierres, 3
Machine à forer des pierres, 1
Maçonnerie, 13
Carrier-Plâtrier, 1
Tuilerie, 3
Couvreur, 1
Carreleur, 2
81 Pl.
ARCHITECTURE PROPREMENT DITE.
PREMIERE PARTIE.
Principes généraux concernant les ordres & les principaux membres d’Architecture.

NOus commençons ces élémens par les ordres d’Architecture, comme la partie qui appartient la plus au goût de l’art, & comme la connoissance la plus indispensable pour acquérir les moyens de juger de la beauté extérieure des édifices en général. D’ailleurs cette connoissance nous conduira dans la suite à concevoir la relation essentielle que les dedans d’un bâtiment doivent avoir avec les dehors, & les moyens de concilier ces deux branches de l’art avec la construction, trois parties qui constituent l’Architecture proprement dite.

PLANCHE Iere.
Des cinq ordres d’Architecture.

Cette Planche présente les cinq ordres d’Architecture, dont le dorique, l’ïonique & le corinthien sont grecs, & les deux autres romains.

Ces cinq ordres sont réduits ici à une même grosseur, afin qu’on puisse reconnoître par leur diverse grosseur, sur une élévation commune, leurs différens caracteres ; car il faut sçavoir que le toscan connu sous le nom d’ordre rustique, ne doit avoir de diametre que la septieme partie de sa hauteur, y compris base et chapiteau.

Le dorique, connu sous le nom d’ordre solide, la huitieme partie.

L’ïonique, considéré comme ordre moyen, la neuvieme partie.

Le corinthien et le composite, appelés les ordres délicats, la dixieme partie.

Vitruve a refusé le nom d’ordre à ce dernier, à cause de son égalité de rapport avec le corinthien, prétendant avec raison que ce ne sont point les ornemens qui constituent l’ordre, mais bien la différence du rapport de leur grosseur avec leur hauteur.

Ces cinq ordres sont conformes aux mesures de Vignole, l’un des dix commentateurs de Vitruve, et celui qu’on a suivi en France le plus généralement. Cet auteur

donne au piédestal A le tiers de la hauteur de l’ordre B, & à l’entablement C le quart de B ; il conserve cette même proportion pour tous les cinq ordres. Ce n’est pas qu’on puisse donner moins de hauteur à l’entablement & au piédestal ; par exemple, réduire A au quart, & C au cinquieme de B, comme propose Palladio ; ou enfin tenir l’entablement entre le quart & le cinquieme, ainsi que l’enseigne Scamozzy. mais ces différences de hauteur doivent se déterminer selon l’application qu’on fait des ordres à l’architecture, & la diversité des bâtimens où on les met en œuvre ; de maniere que c’est à la prudence que l’Architecte de combiner l’effet que doivent produire ces hauteurs plus ou moins considérables, toutes trois pouvant également réussir, sçavoir, celle de Vignole, pour les dehors des grands édifices ; celles de Palladio et de Scamozzy, pour leur décoration intérieure.

Le piédestal A, l’ordre B, & l’entablement C, composent donc les trois principales parties d’une ordonnance d’architecture ; mais c’est b qu’on appelle l’ordre proprement dit, y compris la base D, le fût E,& le chapiteau F : aussi est-ce cet ordre qui donne & assigne au piédestal & à l’entablement leur véritable proportion.

Chacune de ces deux parties principales, ainsi que l’ordre, sont composées à leur tour de plusieurs autres parties ; sçavoir, pour le piédestal, le socle g, le dez h, & la corniche i ; & pour l’entablement, l’architrave k, la frise l, & la corniche m. Toutes ces parties sont encore divisées par d’autres qu’on appelle moulures, dont nous traiterons dans les Planches suivantes.

Ce que nous venons de dire touchant l’ordre toscan, peut s’appliquer aux quatre autres ; leurs dimension & la division de leurs membres étant les mêmes, & ne différant que dans les détails & dans l’application de leurs principaux ornemens, ainsi que nous aurons occasion de le faire remarquer par ailleurs.

PLANCHE II.
Division générale des ordres d’Architecture.

Nous avons dit dans la Planche précédente que, selon Vignole, le piédestal devoit avoir le tiers de la hauteur