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Page:Encyclopedie Planches volume2.djvu/139

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BRODEUR,
Contenant deux Planches.
PLANCHE Iere.

LA vignette représente un attelier de brodeur.

Fig. 1. Tient un métier tout tendu. Ce métier est composé de deux ensuples a a, & de deux lattes b b; on voit en c l’étoffe sur laquelle on a tracé le dessein d’une veste pour être brodée.

Avant de tendre l’étoffe sur le métier, il faut la border tout-autour d’un gallon de toile bien cousu. C’est ce gallon que l’on coud ensuite aux lisieres des ensuples, & dans lequel passent les ficelles qui font le tour des lattes, afin de ne point gâter l’étoffe.

2. Représente une femme occupée à broder; son métier est posé horisontalement en a sur un treteau, & en b, sur une plate-bande de bois regnante dans toute l’étendue des croisées, pour recevoir autant de métiers qu’il seroit nécessaire.

La main droite de l’ouvriere est posée sur l’étoffe pour recevoir l’aiguille que la main gauche qui est dessous, va lui passer.

Quand l’ouvriere ne peut pas atteindre à la partie qu’elle veut broder, elle roule son étoffe sur l’une des ensuples.

Bas de la Planche.

3. Représente les deux ensuples d’un métier. Chaque ensuple est un morceau de bois rond depuis a jusqu’en b, & garni dans toute cette étendue d’une lisiere de toile c, qu’on nomme gallon de l’ensuple. Chaque extrémité d de l’ensuple est quarrée, & se nomme tête de l’ensuple. La tête est fendue par deux mortoises ef, qui s’entrecoupent à angles droits. C’est dans ces mortoises qu’on introduit des lattes, lorsqu’on veut tendre un métier, comme on voit b b, fig. 1 de la vignette. La longueur des ensuples n’est point déterminée; on en fait depuis deux piés jusqu’à six piés de long, & plus s’il étoit nécessaire.

4. Une des lattes propres à tendre le métier; elle sert à écarter l’une de l’autre les deux ensuples, par le moyen de deux chevilles de fer qu’on introduit dans les trous a b, dont elle est percée. On voit ces chevilles dans le métier tout tendu de la fig. 1. de la vignette, en d d d d.

5. Cheville de fer pour tendre.

6. Aiguille de fer de la longueur de quatre pouces, pour tendre; elle sert à passer la ficelle dans le gallon dont on a brodé l’étoffe. Voyez e e, fig 1. de la vignette a, est une pelotte de ficelle.

7. Broche. C’est un morceau de buis tourné depuis a jusqu’en b, en forme de bobine. On dévide dans cet espace autant de fil d or, d’argent ou clinquant qu’il en peut contenir. La tête de cette broche est fendue en c, pour recevoir le bout du fil qu’on a dévidé sur la broche; on s’en sert pour guiper.

8. Dé de brodeuse. Le cul de ce dé est plat, poli & non piqué, comme le sont ordinairement les dés à coudre, afin de ne point écorcher la broderie en frappant dessus pour en applatir les fils.

9. Bobine servant à mettre le fil d’or ou d’argent qu’on emploie par aiguillée.

10. Pâté à frisure. Morceau de chapeau taillé en rond, sur lequel on met la frisure coupée par petits bouts.

11. a, un bout de frisure filé, prêt à être employé.

12. La ligne a b représente l’épaisseur de l’étoffe. c c, deux points de frisure déjà cousus.

13. Paillettes de différentes formes & de grandeur naturelle.

a, b, paillettes rondes, grandes & moyennes.

c, paillette ovale.

d, paillette en cœur.

Les trous dont elles sont percées, sont pour la facilité de les coudre avec des points de frisure ou de

bouillon; ce qui peut faire l’effet qu’on voit en e ou en f.

14. a, b, c, d, e, f, petites paillettes; elles ne sont percées que d’un trou. On nomme semence celle de la plus petite espece, comme f.

g, paillettes cousues les unes sur les autres. Cette façon de les coudre fait qu’on les nomme paillettes comptées.

h, pâte de paillettes.

15 & 16. Deux différens modeles de desseins, comme les maitres les tracent, pour indiquer à leurs ouvrieres ce qu’elles doivent exécuter en passé, frisure, paillettes, paillettes comptées, clinquant, &c. a a a a, dans la fig. 15. fait voir ce qui doit être exécuté en passé. b b b b, ce qui doit être en bouillon ou frisure. c, ce qui doit être exécuté en clinquant, fig. 15.

16. On voit dans cette figure en a a a a tout ce qui doit être exécuté en paillettes. b b b b, ce qui doit être en passé. c, ce qui doit être en paillettes comptées.

PLANCHE II.

Fig. 1. Le tambour.

A, planche qui lui sert de support.

B, C, coffrets pour renfermer la soie, le fil d’or, d’argent & les aiguilles.

D, bobine chargée ou de soie, ou de fil d’or ou d’argent.

E, F, supports de la bobine.

F, G, supports du tambour.

H, cerceau extérieur à gouttiere ou rainure du tambour.

I, étoffe montée sur le cerceau extérieur.

K, ceinture de cuir placée dans la gouttiere ou rainure du cerceau extérieur H, & servant avec sa boucle à tenir l’étoffe bien tendue sur ce cerceau.

L, fourchette. Il y en a une dans l’extrémité refendue de chaque support du cerceau. Ces fourchettes sont mobiles sur elles-mêmes; elles reçoivent le cerceau intérieur, & servent à l’incliner autant que le travail l’exige.

M, vis qui serre la fourchette, & tient le tambour ferme dans l’inclinaison qu’on lui a donnée. Il y a de chaque côté une pareille vis.

2. Cerceau extérieur & à gouttiere, sur lequel on arrête l’étoffe, avec la courroie ou ceinture.

3. Cerceau intérieur qu’on place dans la partie refendue des fourchettes, & qui reçoit sur lui le cerceau extérieur, fig. 2.

4. Aiguille montée sur son manche.

5. Aiguille vûe en grand & de côté.

a, son crochet.

6. La même aiguille vûe en grand & de face.

b, son crochet.

7. Maniere dont le point de chaînette s’exécute.

a c, est un plan qui représente ou figure le dessous de l’étoffe.

b d, est un plan qui représente ou figure le dessus de l’étoffe.

1, 3, 8, 11, les trous faits par l’aiguille, lorsqu’elle va prendre le fil avec son crochet en-dessous de l’étoffe, pour l’amener en-dessus en boucles 2, 4, 6, 9, 10, par les trous 2, 5, 7, 10; de maniere que ces boucles passant, comme on voit, les unes dans les autres, elles s’arrêtent toutes & forment la chaîne.

8. Points exécutés en changeant de direction, vûs sur l’endroit de l’étoffe.

9. Les mêmes points, comme ils sont à l’envers de l’étoffe.

10 & 11. Chainette séparée de l’étoffe, vûe par la face extérieure qu’elle montre à celui qui voit l’étoffe, & vûe par la face de dessous qui s’applique à l’étoffe.