Page:Encyclopedie Planches volume 2b.djvu/16

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serve dans la vénerie du roi & chez les princes.

Le sous-lieutenant ou le plus ancien des gentils-hommes de la vénerie met pié à terre, leve le pié droit de devant du cerf, & le donne au lieutenant; celui-ci va porter le pié au grand veneur, s’il est à à la chasse, & ce dernier le présente au roi.

Chez les princes & les seigneurs, le premier piqueur leve-le pié du cerf & va le porter au commandant de l’équipage, qui le présente au prince ou au seigneur.

Lorsque les cerfs refont leur tête, pour la conserver, il faut être prompt à mettre pié à terre & à la lever; autrement, comme elle est fort tendre, les chiens ne manqueroient pas de la manger.

Pour revenir à la prise du cerf. Quand on veut bien dresser une meute, aussitôt que les chiens ont foulé, il faut les faire retirer environ à cent pas de-là; & pendant qu’on les retient, on leve une épaule du cerf, que l’on dépouille, on se met dans une place éloignée du corps; & tenant l’épaule par le pié, on excite les chiens, & l’on sonne comme pour la curée ou la vûe du cerf: les chiens accourent aussi-tôt, & on leur abandonne cette épaule qu’ils devorent tout chaudement.

Cette curée, faite sur le champ, sert infiniment à former les chiens; elle leur apprend à se rallier, non seulement les uns aux autres, mais encore aux piqueurs qu’ils entendent sonner. Ils s’attachent davantage à chasser, tiennent mieux la voie, & deviennent plus hardis. Il faut observer néanmoins que, quand par malheur les chiens ont pris une bête, il ne faut pas leur en faire curée aussitôt que l’épaule du cerf est mangée; on sonne auparavant la retraite, & un valet de chien se met devant, en les appellant, hau tahaut; puis on les mene boire à une marre ou étang ou à une riviere, s’il y en a dans le voisinage, & l’on s’en retourne au logis.

Aussitôt qu’ils sont arrivés, on les met en un endroit propre selon la saison, sur de belle paille fraîche, & on ne leur laisse point manquer d’eau, parce qu’ils boivent beaucoup au retour de la chasse. Tandis qu’on ramene les chiens, on laisse un valet de limier ou un valet de chiens pour garder le cerf. Aussitôt que le cerf est arrivé, on prépare la curée de la maniere qu’on va voir dans l’explication de la Planche III. L’usage chez le roi, est que celui qui a relayé le dernier, conduit la charrette & amene le cerf au quartier de la venerie.

Termes dont on se sert au laisser courre d’un cerf, pour parler au limier a haute voix.

Hau ribaut, hau l’ami, tau, tau après, après, à route, à route, à route, à lui; se disent lorsqu’on met le limier sur les voies du cerf pour le laisser courre: le trait du limier étant déployé & alongé tout du long, on le retient arrêté par le bout.

Hà! voilà; pour faire appuyer le limier sur les voies, & qu’il ne varie point à droite ni à gauche; mais qu’il suive toujours ses voies, qu’il s’arrête, & se tienne ferme, les voies dans les jambes.

Après, après l’ami, après veleci aller, veleci il dit vrai; en suivant le limier sur les voies, afin de l’animer davantage.

Veleci, vau vau il dit vrai, veleci vau vau; lorsque l’on revoit d’un cerf, en suivant après dans les forts.

On peut dire aussi comme autrefois, Veleci, il va avant, veleci à moi, veleci jusques ici, après, après veleci aller, il dit vrai; & cela lorsqu’on revoit du cerf, soit des foulées, ou même des voies.

Ha hourva tien veleci revari; lorsque le cerf a fait un retour. Alors on fait revenir le limier pour re-

prendre les voies, en disant, tien veleci revari.

Veleci vau, vau par les portées, veleci vau vau, ou veleci il va à vau; lorsque l’on voit des portées que le cerf fait de sa tête dans les forts; car le terme de veleci il va avant par les portées, n’est dit que quand les cerfs ont la tête refaite, & qu’ils vont la tête haute dans les forts; en hiver, au laisser courre, & au printems, lorsqu’ils ont mis bas, on ne dit que veleci vau vau seulement.

On doit répéter les termes ci-dessus tout du long & sans cesser, jusqu’à ce que le cerf soit lancé; & quand il est lancé, on crie autrement.

Vaulecelets, vaulecelets; lorsque l’on revoit des fuites du cerf, & que le limier se réchauffe & recommence à crier.

Hau hau, ou bien, hau tahaut; pour faire approcher les chiens & pour les faire donner après sur les voies: on sonne ensuite pour les faire découpler.

Termes pour parler aux chiens quand on les fait quêter, & qu’on les découple pour lancer un cerf ou un chevreuil.

Hau la y la, la y la tayau; quand les chiens sont découplés. On leur parle aussi en ces termes à haute voix pour les faire quêter dans le bois.

Ha veleci aller, veleci aller; lorsque les chiens rencontrent des voies.

Ha Ribaut, Miraut, Gerbaut; pour carresser & animer les chiens lorsqu’ils crient sur les voies.

Ha tayau veleci revari; pour faire revenir les chiens, & les faire requêter pour lancer ou relancer.

Termes pour parler aux chiens à haute voix, en les faisant chasser.

Ha il s’en va, il s’en va la, ha, ha; lorsque les chiens sont donnés & qu’ils chassent.

Ha il perce, il perce tou tou; quand le cerf tire de long.

Outre-va, outre-va ha ha! il fuit là, il fuit là, ha ha, ce sont les termes dont on se sert en piquant après les chiens, ou lorsque les piqueurs revoyent de leur cerf, ils crient, vauleci fuyant, il dit vrai, vaulecelets, vaulecelets.

Hourvari mon valet, hourvari hau tayau, hourva tayau haga, tayau hourvari, hau tayau, hau tayau, veleci revari: ces termes se disent sur un retour qu’un cerf fait devant les chiens, afin de les faire revenir & requêter pour retrouver les voies du retour.

Vauleci revari vauleceletz; lorsque les piqueurs revoyent des fuites de leur cerf & du retour.

Vauleci revari, vauleci revari vauleceletz, veut dire, voilà notre cerf qui retourne : le terme seul de vauleceletz, signifie, c’est notre cerf, c’est lui-même.

Ha il s’en reva chiens, il s’en reva là là; lorsque les chiens ont retrouvé les voies du retour, & qu’ils chassent.

Vauleceletz la voie, vauleceletz; lorsque le cerf fuit le long du chemin.

Hà il retourne là chiens, il retourne là hà hà; quand les chiens ont retrouvé les voies du cerf qui quitte le chemin pour rentrer dans le fort.

Hà halle, halle, halle; pour réjouir les chiens, pour les animer à chasser, & leur faire mettre le nez à terre.

Hà bellement là ila, là ila, hau valet, hau là ila, là ila; quand le change est bondi devant les chiens, & que le cerf de la meute est accompagné.