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la même opération, jusqu’à ce que le tableau soit entiérement copié.

On voit par là l’utilité de ce support ou point d’appui mobile; puisque si l’original est bien grand, quand ce viendra à la fin, la copie & le point d’appui ou support se trouveront sur le tableau, ce qui n’est point un inconvénient, puisqu’ils ne l’endommageront pas. On évite encore, par le moyen de ce support ambulant, la longueur des branches du singe, qui n’ont que deux piés & demi ou environ. Une plus grande longueur les rendroit moins justes, parce qu’alors il seroit impossible d’éviter la fléxibilite des regles.

Nota. Comme il arrive souvent que la grandeur de la copie que l’on veut faire, n’est pas une partie aliquote de l’original, & qu’en ce cas les divisions marquées sur les regles, deviennent inutiles; il faut alors chercher un moyen de s’en passer, & de placer le crayon, la pointe & le support dans une position qui donne le rapport que l’on demande entre l’original & la copie.

Il faut observer d’abord que le principe fondamental duquel dépend toute la justesse de l’opération du singe, est que les trois trous des boîtes E, D, F qui reçoivent le support, le crayon & le calquoir ou la pointe, soient toujours en ligne droite: lorsqu’ils y seront, la copie représentera toujours fidélement l’original. Voici par quelle pratique on s’assurera que ces trois points sont dans une même ligne droite.

On ploiera un fil en double, en entourant la tige du support. On conduira ces deux mêmes fils au porte-crayon, & de-là au calquoir, mais de façon que la tige du crayon & celle du calquoir passent entre les deux fils. On arrêtera les deux fils, en les tenant fixes avec la main, à la tige du calquoir; & alors, si les trois points ne sont pas en ligne droite, ce sera la piéce qui sera à la boîte D, qui fera faire coude à ce fil. Il faudra donc faire couler cette boîte de côté ou d’autre, jusqu’à ce que ces fils soient exactement droits & paralleles.

En observant ce principe pour la position des trois boîtes qui portent le support, le porte-crayon & le calquoir; si, par exemple, on donnoit un tableau ou dessein quelconque à réduire sur une grandeur, & que cette grandeur ne fût ni le tiers, ni le quart, ni le cinquieme, &c. de l’original, voici comme on opérera.

On examinera d’abord si cette grandeur donnée est plus petite ou plus grande que la moitié de l’original.

Si elle est plus petite; dans ce cas, on placera toujours le support à la boîte E, le crayon à la boîte D, & le calquoir restera toujours à la boîte F; & on fera convenir le support, le porte-crayon & le calquoir en ligne droite, suivant la méthode expliquée ci-dessus: après quoi on fera promener la pointe à calquer sur toute la longueur ou largeur de l’original, & cela en ligne droite; & on examinera si le chemin parcouru par le porte-crayon, s’accorde avec la grandeur donnée.

Si cela n’est pas, & que cette grandeur parcourue par le crayon, soit plus petite que la grandeur donnée; en ce cas, on approchera la boîte E vers la ligne B de sa regle, & la boîte D vers le point M de sa regle.

Si, au contraire, cette grandeur parcourue par le crayon, est plus grande que la grandeur donnée, on approchera les deux boîtes E & D vers la jonction L des regles A B, L M; &, en tâtonnant, on parviendra à trouver la grandeur donnée.

On voit que par cette méthode, on peut copier un dessein, sur quelque grandeur que l’on voudra, sans avoir égard aux divisions qui sont sur les regles.

Si la grandeur donnée est plus grande que la moitié de l’original, pour lors on placera toujours le support à la boîte D, & le crayon à la boîte E.

Si le tableau que l’on veut réduire est trop grand, & que l’instrument ne puisse l’embrasser, on peut prendre le tiers, le quart, &c. de cet original, en prenant aussi le tiers, le quart, &c. de la grandeur donnée; & faisant comme ci-dessus, on parviendra à une opération exacte pour la réduction.

PLANCHE IV.
Des chambres obscures.

La vignette représente une terrasse sur laquelle deux

chambres obscures sont placées, on voit dans le lointain un paysage qui n’est point celui qui se peint dans les chambres obscures; mais au contraire c’est le côté diamétralement opposé, ensorte que celui qui fait usage de l’une ou de l’autre de ces machines, a le dos tourné du côté des objets qu’il veut représenter.

Fig. 1. Chambre obscure, dite en chaise à porteur, ouverte du côté de la porte; A, petite tourelle quarrée, dans laquelle est le miroir: B, le miroir de glace ou de métal pour le mieux: C, le tuyau dans lequel est contenu l’objectif: D, la table sur laquelle le dessinateur pose le papier qui reçoit l’image des objets: E, le siege: F, languettes dormantes des ventouses: G, languette des mêmes ventouses, on voit à côté des montans les crampons dans lesquels passent les brancards qui servent à transporter la machine.

2. Autre chambre obscure, dite en pavillon, plus portative que la précédente, elle se place sur une table qui ne fait point partie de la machine, celui qui en fait usage a seulement la tête & la poitrine renfermées dans la machine.

3. Développement plus en grand de la premiere chambre obscure, vûe sous un autre aspect; les objets communs à la fig. 1. & à celle-ci sont notés des mêmes lettres: il reste à ajouter H K, verge de fer assemblée en H, à charniere avec le miroir B, & taraudée en K; c’est par le moyen de cette verge que l’on donne au miroir l’inclinaison convenable: C, tuyau qui porte l’objectif, il entre dans un autre tuyau dont la surface est taraudée en vis: L M, partie d’un des brancards qui servent à transporter la machine.

4. Planche de bois couverte d’un papier blanc.

5. Cadre à feuillure qui recouvre la feuille de papier.

PLANCHE V.

Fig. 6. Développement sur une échelle double de la petite tourelle qui contient le miroir de la premiere machine: A, dessus de la tourelle, dont la face postérieure & une des faces latérales ont été supprimées; B, axe du miroir dont le milieu doit répondre au centre du tuyau de l’objectif: F G, tuyau lisse qui contient l’objectif: G G, tuyau en vis pour le mouvement lent, il est monté sur la planche à coulisse E E, & reçoit intérieurement le tuyau lisse F G, qui y coule à frottement & sert pour le mouvement prompt: H, charniere de la tige ou régulateur, par le moyen duquel on incline le miroir. D, la planchette garnie de son cadre sur laquelle les objets se viennent peindre.

7. Chassis de la chambre obscure portative sur lequel on tend une serge épaisse & très-opaque, les traverses inférieures sont brisées dans le milieu & assemblées à charnieres de même qu’à leurs extrémités, ensorte que les quatre montans peuvent se rapprocher de même que les baleines d’un parassol.

8. La même machine garnie de ses étoffes & des deux rideaux qui renferment le spectateur, & aussi du miroir qui est couvert par sa boîte dans la figure précédente.

9. Developpement plus en grand de la platte-forme supérieure des montans qui supportent le miroir, du miroir & du tuyau qui contient l’objectif.

PLANCHE VI.
Le manequin.

Le manequin est une figure construite de maniere qu’elle a les principaux mouvemens extérieurs du corps humain, il sert aux Peintres pour fixer différentes attitudes; il est composé de cuivre, fer & liege, que l’on recouvre d une peau de chamois, ou de bas de soie découpés & cousus de la maniere convenable.

La Planche fig. 1, représente la carcasse du manequin, vûede face; les lignes ponctuées qui l’entourent