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Page:Encyclopedie Planches volume 2b.djvu/37

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mittes, qui s’attache au tuyau des grosses pannes, & qui les tourmente si fort, qu’ils coupent quelque-fois leur pannage. Pour prévenir cet inconvénient, on fait avec la cendre de sarment une lessive, dont on lave le pannage de l’oiseau, & il est bientôt guéri. Ces tignes proviennent de saleté & du peu de soin qu’on a des oiseaux.

Les oiseaux qui soutiennent en faisant des descentes, sont sujets à se donner de grands chocs, & tombent quelquefois comme s’ils étoient morts. Il faut dans ces sortes d’accidens avoir de la momie ou mumie toute prête, leur en faire avaller dans un cœur de poule, &, selon l’état où ils se trouvent, les faire reposer. On ne leur donne à manger que long-tems après, & il faut que ce soit une viande fort légere & bien passante. Si l’oiseau se trouve mal, on lui fait avaller des pilules douces, où l’on met un peu de rhubarbe, & on ne lui donne à manger que quatre ou cinq heures après, de maniere qu’il reste sur son appétit. Si c’est un oiseau de passage, il faut lui donner une cuisse de poule, parce que sa chair approche plus de celle de l’oiseau passager. Si c’est un oiseau niais (c’est-à-dire pris au nid), on lui donne du filet de mouton, parce qu’il en a été nourri en général. Lorsqu’on a un oiseau malade ou dégoûté, il faut se souvenir quelle espece de viande il aime & digere le mieux, & lui en donner.

Les tignes causent aux oiseaux de fauconnerie un mal qui s’attache d’ordinaire au bec.

Quand leur bec devient blanc & pâle, cela provient de sécheresse. Il faut, pour guérir cette maladie, faire abattre votre oiseau, & lui ôter jusqu’au vif tout ce que vous lui verrez de blanc au bec.

Lorsque les oiseaux sont trop long-tems sans manger, il leur survient une maladie qui les empêche d’enduire & de rendre gorge. Ils mangent avec beaucoup d’avidité, & paissent la viande à grosses beccades; mais par la débilité & le refroidissement de leur estomac, ils ne peuvent faire la digestion, tellement que la viande s’entasse, & ne peut passer.

Les viandes défendues aux oiseaux malades, sont la caille, le moineau, le vieux pigeon, le ramier & le biset, parce que le sang en est fiévreux.

Ordre de ce qui se pratique dans la Fauconnerie.

Quand le roi veut avoir le plaisir de la chasse aux oiseaux, & jetter lui-même un oiseau, c’est au chef du vol à le présenter au grand fauconnier qui le met sur le poing du roi.

Après que l’oiseau que l’on vole est pris, soit perdrix, soit milan, soit corneille, le piqueur en leve la tête, & la donne au chef du vol; celui-ci la porte au grand fauconnier, & ce dernier la présente au roi.

PLANCHE X.

La vignette représente la cuisine où on prépare la nourriture des oiseaux.

Fig. 1. Fauconnier qui saigne un pigeon vivant dans la viande hachée qui est contenue dans la terrine e.

2. Fauconnier qui coupe le gigot avant de le hacher.

a, gigot de mouton.

b, tranche de bœuf. On coupe ces viandes par morceaux, & on les hache sur le billot c avec le couperet d.

e, terrine où on met le hachis.

f, aîle de pigeon détachée du corps, pour donner l’aîle à l’oiseau qui est tenu sur le poing. C’est ce qu’on appelle faire tirer l’oiseau, ou l’acharner sur le tiroir.

g, œuf que l’on mêle dans la nourriture.

h, cures, petits pelotons de filasse, longs d’un pouce, que l’on fait avaler aux oiseaux. On y attache un petit morceau de viande, quand l’oiseau ne veut pas les prendre secs.

k, petits cailloux que l’on fait avaler aux oiseaux.

l, pot à l’eau.

m, poulle que l’on mêle dans la nourriture.

n, poîlon pour faire chauffer l’eau en hiver.

o, levrier.

p, épagneul.

q, mâtin. Ces chiens servent à courre les différens gibiers auxquels ils sont propres, pendant que l’oiseau les vole.

Bas de la Planche.

Fig. 1. Jet ou geais. On voit en A B comment le jet embrasse la jambe de l’oiseau; & à l’autre extrémité, comment la vervelle est attachée.

2. Longe.

3. Plate longe.

4. Bride.

5. Maniere d’enter de nouvelles plumes à un oiseau, en place de celles qui sont cassées. A B, partie de la plume qui tient au corps de l’oiseau. C D, plume que l’on veut enter. Il faut les couper obliquement, comme il est marqué par la ligne a b, & faire entrer l’aiguille (fig. 6), dont les deux bouts sont affilés triangulairement; sçavoir, la moitié dans le tronçon qui tient au corps de l’oiseau; & l’autre moitié, dans la plume que l’on veut placer, ayant préalablement trempé l’aiguille dans du vinaigre, pour faire rouiller plus facilement. Il faut observer que la plume que l’on remplace, soit du même rang que celle que l’on a ôtée, & de la même sorte d’oiseau; c’est pour cela que l’on en conserve les aîles lorsqu’ils meurent.

6. Aiguille.

7. Fauconniere. Sacs de treillis, qui sont attachés à l’arçon de la selle du fauconnier, & servent à mettre tout ce qui sert à la chasse dans la plaine, comme pigeons, viande des oiseaux, &c. Un des côtés de la fauconniere est à couvercle, fig. 7. & l’autre en forme de bourse, fig. 8.

PLANCHE XI.

Fig. 1. Chasse des petits oiseaux à l’abreuvoir.

Elle commence sur la fin de Juillet, tems où les petits oiseaux ont cessé de nicher, & viennent en bandes boire aux mêmes endroits. Les heures favorables sont depuis dix jusqu’à onze, depuis deux jusqu’à trois, & une heure & demie avant le coucher du soleil. Cette chasse se fait ou aux gluaux, ou au filet. Il faut que l’endroit soit découvert & à l’ombre; rendre l’accès facile où l’on tend le piége, & embarrasser les autres par des branches, de l’herbe & de la terre, du chaume, &c. Plus il fait chaud, plus la chasse est sûre. En tems de pluie elle est mauvaise; c’est la chasse au filet qu’on voit dans cette Planche. Le filet est long d’une aulne & demie ou environ, sur trois quarts de large, de fil retors. On pratiquera dans un lieu tranquille & commode un petit abreuvoir, à-peu-près de l’étendue du filet, & large d’un pié, plus ou moins. Il faudra que l’endroit aille du filet à l’autre côté en talud ou glacis; que l’eau soit couverte aux environs, & que ces dispositions se fassent quelque tems avant la chasse, afin qu’elles ne paroissent point étranges aux oiseaux. Tendez le filet comme vous voyez. Cachez-vous derriere un arbre, une haie, ou quelqu’autre couvert; que les extrémités des bâtons qui tiennent