Page:Encyclopedie Planches volume 3.djvu/267

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sive pour conduire mon extraction sans relâche, & la lessive fut saturée au point que dans le même tems (vingt-quatre heures), j’obtins près de cent livres de sel de plus que par le passé. Cette méthode me donna une économie réelle sur tous les objets, puisque je fis plus de besogne avec les mêmes ouvriers, avec le même local, avec le même feu, & dans le même tems.

La même soude qui me rendoit autrefois quarante à quarante-cinq pour cent, me rendit de quarante-cinq à cinquante, ce qui prouve que nous perdions environ cinq pour cent.

Je conservai la méthode de déposer les cendres déjà lessivées dans un grand bassin, où par une lixiviation simple & ordinaire, on acheve de les priver du peu de parties salines qui leur seroient restées.

Je me proposai d’essayer si le mélange du marc de soude avec la paille, abandonné à la fermentation comme le fumier, ne seroit pas propre à servir d’engrais aux terres, si cela étoit, ce seroit un avantage de plus de cette nouvelle méthode sur les anciennes, de donner un usage à une matiere non-seulement inutile mais encore nuisible, employée comme fumier. J’ai sur cela une double expérience.

On garnit, il y a quelques années, les allées d’un jardin fruitier avec du marc de soude, dans la vue de se délivrer des mauvaises herbes qui couvroient les allées. On réussit parfaitement en cette partie; depuis quatre ans il n’a pas encore paru une herbe. Mais la propriété du marc de soude se manifesta d’une maniere plus funeste, une grande partie des arbres qui faisoient la bordure des allées périrent la même année, & nombre des autres sont encore languissans.

L’économie où ma nouvelle méthode m’avoit conduit me fit espérer de la pousser encore plus loin. Je me flattai de mettre le feu plus à profit, de répandre plus d’aisance dans la manœuvre, & par-là porter l’épargne sur le bois & sur les ouvriers. Je cherchai dans un arrangement différent des chaudieres le succès que je me promettois.

Je les disposai comme dans la suite de la Pl. III. fig. 8. & 9. l’évaporante en B, la préparatoire en A, & la réductive en C: je plaçai le tisar justement sous le milieu de l’évaporante; au moyen de quoi le feu agit sur elle immédiatement. La capacité du four de calcination occupa tout le dessous des chaudieres de préparation & de réduction.

L’intérieur de la maçonnerie demeura tel pour sa construction, que nous l’avons décrit, figure 5. même Pl. Les courans d’air furent toujours les mêmes, seulement je changeai la gueule du four de calcination, & la plaçai, non plus du côté de la cheminée y x z, mais en G, du même côté que le tisar, pour qu’on pût prendre le four dans sa longueur: on le peut voir, fig. 9. où l’élévation de la maçonnerie est représentée.

Voici les précautions que j’ajoutai pour l’aisance de la manœuvre. Je placai les bassins D, E de dissolution, de maniere qu’ils présentassent un de leurs coins au-dessus de la préparatoire A, disposant le terrein pour que leur fond fût à niveau du bord de la chaudiere; je les perçai en cet endroit.

Par ce moyen, lorsqu’après avoir fait filtrer ma lessive une ou deux fois, je juge qu’à la troisieme elle sera suffisamment saturée, au-lieu de la recevoir comme auparavant dans les baquets d, f, je la fais couler d’elle-même dans la chaudiere A, d’où on la transvase comme à l’ordinaire, dans l’évaporante, & ensuite dans la réductive.

Lorsque le sel s’est suffisamment égoutté sur l’égouttoir 1, 2, 3, 4, un seul ouvrier l’enfourne avec beau-coup de promptitude, dans le four de calcination, en le jettant par le trou F, d’un pié de diametre, que j’ai pratiqué, donnant sur le four, en prolongeant celui-ci de dix-huit pouces. L’ouvrier, lorsque le sel est tout enfourné, l’arrange & l’étend avec le rable dans le four à calciner.

Le trou F se bouche, lorsqu’on ne s’en sert pas; je parvins, par ces nouveaux moyens, à la réforme d’un ouvrier.


PLANCHE IV.

La vignette de cette Planche représente l’attelier nommé marchoir, où on mélange & prépare les terres dont sont faits les pots, les cuvettes, & les différentes pieces qui composent le four.

Fig. 1. Ouvriers marchant la terre.

2. Ouvriers portant un bar plein de ciment.

D. D. D. Caisses servant à marcher la terre.

F. Feuillette servant à voiturer de l’eau.

G. Bar servant au transport, soit de la terre, soit du ciment.

Bas de la Planche.

A. Bâton quarré servant à mouler les diverses tuiles.

B. Moule de ceintre de tonnelle ayant de longueur les deux tiers de la tonnelle ou vingt quatre pouces.

b. Plan de la tuile ou piece du moule précédent.

b. Profil de la même piece.

C. Plan géométral du moule de tuiles de couronne.

c. Vûe perspective du moule des tuiles de couronne.

E. Plan géométral du moule des tuiles d’embassure.

e. Vûe perspective du même moule des tuiles d’embassure.

T. Plan géométral du moule des tuiles servant aux piés droits des tonnelles.

t. Vûe perspective du moule T.

X. Plan géométral des tuiles des ceintres de tonnelles.

x. Vûe perspective du moule X.

S. Plan géométral du moule des tuiles de siéges.

PLANCHE V.

La vignette représente l’attelier des mouleurs, où on emploie la terre préparée dans l’attelier représenté par la Planche précédente. On y voit plusieurs ouvriers occupés à mouler des pots & des cuvettes.

Fig. 1. Ouvrier fabriquant un pot dans le moule.

2. Potier à la main.

3. Ouvrier fabriquant une cuvette en moule.

4. Ouvrier rebattant le fond d’un pot.

H. H. Plateaux servant à déposer la terre que l’on a à mouler.

I. I. Terre déposée sur les plateaux.

L. Escabeau servant à poser le fonceau, sur lequel on doit commencer un pot à la main, pour élever l’ouvrage à une hauteur commode à l’ouvrier.

M. Petite cuvette encore sur son fonceau.

N. Grande cuvette encore sur son fonceau.

Bas de la Planche.

A. Moule à pots.

B. Fonceau sur lequel on moule les pots.

C. Moule des petites cuvettes.

D. Moule des grandes cuvettes.

E.E.E. Battes de diverses grandeurs.

F. Batte pour le fond des pots.

G. Gouge plate.

g. Gouge ronde.


PLANCHE VI.

Cette Planche & les trois suivantes contiennent les plans, coupes & autres développemens d’un fourneau, dessinés sur une plus grande échelle.

Fig. 1. Plan géométral du four.

A. Quarré du four.

B.B. Plan géométral des tonnelles.

C.C.C.C. Ouvreaux à cuvettes.

D,E.D,E.D,E.D,E. Plaques de fonte placées au sor tir des ouvreaux à cuvettes.

F.F.F.F. Plan géométral des quatre arches.

2. Coupe du four par les ouvreaux d’en-haut.

G. Tisar ou espace renfermé entre le bas des deur siéges.

H.I. Siége à pots.

L.L. Siége à cuvettes.

M.M. Pots placés sur leurs siéges.

N.N.N. Cuvettes sur les siéges.