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Page:Encyclopedie Planches volume 5.djvu/299

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HISTOIRE NATURELLE. MINERALOGIE.

Fabrique des Poudres, contenant 19 Planches, dont sept doubles.

PLANCHE Iere.

PLan général d'un moulin à pilons établi à Essonne. A, verrin pour lever la pelle & donner l'eau à la roue qui est placée dans le coursier. B C la roue à aubes au nombre de vingt-quatre. D E l'arbre de la roue & du hérisson. F G le hérisson qui met en mouvement les deux lanternes F H, G I. K L, M N les deux arbres tournans garnis chacun de douze levées ou cames servant à lever alternativement les pilons. a b c d e f g h i k l m les douze levées d'un des arbres. O P Q R les quatre montans ou poteaux du bâtis du moulin. I, II, III, IIII, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI, XII les douze mortiers de l'une des batteries. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 les douze mortiers de l'autre batterie; ils sont creusés dans une forte piece de bois de vingt-quatre pouces d'épaisseur sur vingt pouces de largeur; les batteries sont reliées de trois en trois mortiers, par des frettes ou bandes de fer pour les empêcher de fendre, ainsi que l'on peut voir dans la figure.

Le moulin est renfermé dans une salle Y y z Z, dont les murs fort épais sont encore fortifiés par des contre-forts S T V X, principalement du côté où l'explosion seroit le plus à craindre; c'est aussi par la même raison que le toit est composé seulement de planches posées sur les pannes du comble, comme on le voit dans les Planches suivantes.

PLANCHE II.

Elévation & coupe longitudinale du même moulin.

B C la roue à aubes dans son coursier. D E l'arbre de la roue & du hérisson. D, E les tourillons de l'arbre portés par des chevalets ou chaises, derriere le hérisson on voit une partie de la lanterne F H de la Planche précédente, & derriere les pilons l'arbre E L sur laquelle elle est montée. O P la pille ou batterie dans laquelle sont pratiqués douze mortiers. O o o, P p p deux des quatre montans qui sont aux angles du moulin; les tenons o o p p reçoivent les chapeaux par lesquels ces montans sont reliés à ceux de la seconde batterie. I, II, III, IIII, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI, XII les pilons. f g, a e les moises ou prisons qui leur servent de guides. b, c, d clés qui retiennent les deux parties dont une moise est composée. T un des deux contre-forts qui avoisinent la porte du moulin. V, X deux pannes sur lesquelles les planches qui composent la couverture sont posées.


PLANCHE III.

Elévation géométrale du moulin vû du côté de la porte d'entrée.

E tourillon de l'arbre & du hérisson; la roue à aubes est indiquée par des lignes ponctuées, ainsi que le coursier & son empellement A. P & R les deux pilles ou batteries vûes par leur extrémité. P p p, R r r deux des quatre montans ou poteaux angulaires, dont les tenons p p r r reçoivent le chapeau u u x x prolongé de part & d'autre jusqu'au mur de l'attelier, ce qui assure ces parties du moulin dans la situation verticale. e e-e e, e-e les moises ou prisons supérieures. g g, g les moises inférieures. N & L tourillons des arbres tournans dont les levées sont disposées comme les points angulaires d'un polygone de vingt-quatre côtés. H F, I G les deux lanternes fixées sur ces arbres, dans lesquelles le hérisson de l'arbre de la grande roue engraine. V V, X X partie de deux des pannes qui soutiennent le toit composé de planches arrêtées par des chevilles de bois, ainsi qu'il a été dit; ces planches ont extérieurement deux rainures près de leurs rives pour servir le larmier & guider les eaux pluviales, & les empêcher de s'infiltrer dans les joints.


PLANCHE IV.

La vignette représente la vûe perspective de l'intérieur du moulin, & plusieurs ouvriers occupés à différentes opérations.

E tourillon de l'arbre de la roue à aubes & du hérisson garni de quarante-huit dents, qui fait tourner les lanternes qui ont vingt fuseaux chacune. u x chapeau des deux poteaux montans du côté de la roue. u u x x chapeau des deux poteaux montans du côté de la porte du moulin. P p p, R r r les deux poteaux montans. P & R les deux batteries. e-e, e e-e e les moises ou prisons supérieures. g, g g les moises inférieures. N tourillon de l'arbre d'une des lanternes.

Pour composer la poudre, on a autant de boisseaux qu'il y a de mortiers, c'est-à-dire vingt-quatre; chacun de ces boisseaux, dont un est représenté fig. 1. du bas de la Planche, contient vingt livres de matieres, savoir quinze livres de salpêtre de la troisieme cuite, deux livres & demie de soufre bien pulvérisé, deux livres & demie de charbon de bois de bourdaine criblé; on met ce mélange dans un mortier, ensuite on arrose en versant deux mesures ou chopines d'eau, car une pinte suffit ordinairement pour le premier arrosage, ensuite on retourne les matieres avec une spatule de bois qui a trois piés de long, on donne l'eau à la roue pour mettre en train, après que les matieres ont été battues pendant une heure, on arrête le moulin pour faire le premier changement.

Faire un changement; c'est transvaser les matieres d'un mortier dans un autre, ce qui se fait dans cet ordre.

Trois ouvriers à chaque batterie sont occupés ensemble à cette opération, chacun de ces ouvriers prend sur sa table quatre broches de bois fig. 6. pour les placer dans les trous des pilons au-dessus de la moise inférieure afin de les tenir suspendus au-dessus des mortiers, ils prennent ensuite chacun une layette fig. 7. qui est une boîte de bois qu'ils placent vis-à-vis le I le V & IX mortiers; alors avec la coquille ou main de cuivre fig. 4. ils vuident ce mortier dans la layette, & les trois autres mortiers suivans successivement les uns dans les autres, ensorte que la matiere qui étoit dans le second mortier passe dans le premier, celle du troisieme dans le second, celle du quatrieme dans le troisieme; on reporte ensuite la matiere contenue dans la layette dans le quatrieme mortier qui se trouve vuide, le second & le troisieme ouvriers en font de même pour les quatre mortiers qu'ils transvuident, ensorte que la matiere du cinquieme rentre dans le huitieme, & celle du neuvieme dans le douzieme ou dernier.

Fig. 1. Ouvrier qui ayant transvasé ses quatre mortiers les uns dans les autres retire les chevilles ou broches qui tiennent les pilons suspendus & les laisse retomber dans les mortiers; près de lui & du chevalet qui porte le tourillon de l'arbre de la roue est la tablette a sur laquelle il place ses quatre chevilles, & la main ou coquille de cuivre qui lui sert à vuider les matieres; à côté de cette tabletre est la layette b qui est arrêtée sur le plancher par trois tringles de bois qui y sont clouées, & entre lesquelles il la replace.

2. Second ouvrier qui transvuide le huitieme mortier dans le septieme, près de lui est sa layette c, dans laquelle il a vuidé le cinquieme mortier, derriere lui en f est la tablette sur laquelle il replacera ses quatre chevilles & sa coquille, près de cette tablette est l'emplacement d de la layette c de ce second ouvrier.