Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/12

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même, il y a déja quarante à cinquante ans, en abondance, quoique ſi éloignée des pays, d’où quelques Provinces d’Allemagne, bien plus voiſines, les ont tirées plus tard. Je les ai vues en abondance, il y a paſſé quarante ans, vers le pays de Hasle, & en même temps on y connoſſoit déja la maniere de les ſecher, de les faire moudre au moulin & d’en faire du pain ; le meunier d’Unterſée n’avoit preſque à moudre que des pommes de terre, & en 1734, un payſan, ſur la route vers le pays des montagnes, en a ſi bien connu le profit, qu’il a acheté un champ de deux à trois poſes, & l’a payé deux ans après par le produit des pommes de terre.

L’Auteur de l’article dans le Dictionnaire de Bomare, ſe trompe donc, lorſqu’il dit ; “ que depuis vingt-cinq à trente ans, la culture, ſ’en étoit tellement accrue en Suiſſe, que, cette manne fait la nourriture des deux tiers du peuple ”. S’il parle du pays Allemand, on voit qu’il en dit trop peu ; ſi c’eſt du pays ; de Vaud, il en dit trop, puiſque les deux tiers de ce pays l’ont ſi fortement négligée, que cela m’a engagé à compoſer ce Traité.

Deſcription. Quant aux eſpéces ou varietés, on ſait aſſez qu’il y en a de rouges & de blanches, de rondes & de longues, de rouges de diverſes nuances : on trouve les blanches généralement plus fades, mais plus hâtives, ce qui peut faire croire que c’eſt une eſpéce particuliere. En Allemagne on en cultive une eſpéce rouge qu’on nomme pommes de Jaques,