Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/17

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Un des cultivateurs le plus zèlé & le plus experimenté de Zurich, m’a aſſuré, qu’ayant voulu ſuivre le conſeil de Mr. du Hamel, il avoit choiſi une piéce d’un terrain gras, & ne lui a pas épargné le fumier ; que les tiges pouſſerent prodigieuſement & qu’il ſe flatta d’une recolte abondante ; mais ſe trouva bien loin de ſon eſperance ; au lieu des huit à neuf cent que D. H. avoit fait eſperer, il n’en avoit recueilli qu’environ deux douzaines.

La principale attention doit ſe tourner vers le labour de la terre, en la réiterant auſſi ſouvent que poſſible, & même profondément, quand même les pommes de terre n’exigeroient que la profondeur de ſix pouces, quoique les meilleurs cultivateurs en conſeillent douze & plus ; les bleds qu’on y ſemera enſuite en profiteront d’autant plus, qu’en y mettant la charrue, la terre du fond, qui n’eſt pas effritée, revient au haut, & donne un engrais conſiderable au froment.

Les mêmes cultivateurs qui ont fait les plus fortes recoltes, les devoient à leur méthode de fouiller, ou [comme on dit en quelques endroits] de miner la terre, la travaillant à bras, avec la pèle, ou la pioche, après quoi on donne un ſecond labour avant de planter, avec la charrue. Il ſeroit très utile, même néceſſaire, de donner un labour l’automne précédente, d’abord après la moiſſon de la piéce, qui devroit être en jachere & ſera plantée en pommes de terre. En Suéde on n’y manque jamais, auſſi leur recolte eſt ordinai-