Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/24

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racines & de pommes ? comment dans cet eſpace, toutes ces pommes & racines pourroient-elles trouver leur nourriture ſuffiſante ? le parle des terres fortes & bien menuiſées, car pour les fortes & argilleuſes, où les racines ne peuvent pénétrer, le ſurplus ſeroit en pure perte. Ce n’eſt donc pas ſans raiſon, que les bons cultivateurs mettent cette diſtance à un pied & demi, ce qui fait neuf pouces de chaque côté ; il ſeroit à ſouhaiter qu’on les plantât avec loin, alors on pourroit le faire en quinconce, & douze à quinze pouces pourroient ſuffire.

Il y en a qui buttent ces pommes de terre en les plantant, ce qui eſt très bon, tant pour les préſerver de la gelée en les plantant de bonne heure, ſoit parce que la vertu végétative eſt ſi extraordinaire dans cette racine, ou pomme, qu’elle pouſſe de tout côté, & par conſéquent ſe multiplie d’avantage. Un Auteur indique trois méthodes pour planter, qu’il dit également bonnes ; il auroit pu dire également mauvaiſes, au moins les deux premieres.

1°. De faire, ſans labour, des trous avec un piquet ou plantoir, qui paroit être à peu pres le même que ce qu’on nomme pauſer dans ce pays.

Je ne ſai comment on a pu ſe ſormer cette idée ; la néceſſité de rendre la terre auſſi légere & meuble, pour cette culture, eſt ſi généralement reconnue, que l’Auteur n’auroit pas du la méconnoitre. Or on ſait, qu’en enfonçant fortement ce gros fer, [car avec un petit