Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/61

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Le pain de bled étant regardé comme la nourriture la plus excellente & la plus néceſſàire, il faut parler un peu amplement de celui des pommes de terre ; on en fait, auſſi bien que des gâteaux, de pure farine de pommes de terre, & cela dans des contrées de la Suiſſe, où les bleds étant rares, on ſe paſſe aiſément de ceux-ci : on fait ſecher ces fruits, après les avoir coupés par tranches, & on les paſſe au moulin ; on n'a pas même beſoin de les peler, parce qu'on en peut féparer le ſon & en faire uſage comme de celui du froment &c., en le blutant. le parlerai plutôt de celui qu'on fait en unifiant ces deux alimens rivaux ; & comme Muſtel eſt celui qui en parle le mieux, je vais en tranſcrire tout le paſſage, en l'accompagnant cependant de mes réflexions.

Ma méthode, en épargnant les inconvéniens de la deſſication, les frais & les embarras du moulin, me donne le produit des pommes de terre, ſans rien perdre de leur fraicheur & de leur ſuc; elle conſiſte à reduire ces pommes en bouillie : je m'étois ſervi d'abord d'une rape à ſucre ; mais conſiderant que ce moyen occaſionoit une grande perte de temps & de matiere, voici la machine que j'ai inventée.

C'eſt une eſpéce de varlope renverſée, portée ſur quatre pieds, telle que celle des tonneliers, qu'ils appellent colombe; le fût a ſix pouces de largeur, ſur trois à quatre pieds de longueur & trois à quatre pouces d'épaiſſeur ; le fer doit avoir quatre pouces ſix lignes de largeur, placé comme tous les fers de van