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Page:Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, 7e et 8e entretiens.djvu/263

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& particulierement l’Optique, qui dans la peinture eſt comme un inſtrument neceſſaire & favorable pour redreſſer les ſens, & empeſcher que par foibleſſe ou autrement ils ne le trompent, & ne prennent quelquefois de fauſſes apparences pour des veritez ſolides. Il ſe ſervit pour cela des écrits du Pere Matheo Zaccolini Theatin, dont je vous ay parlé. Il n’y a point eû de Peintre qui ait mieux ſceû que ce Pere les régles de la perſpective, & qui ait mieux compris les raiſons des lumieres & des ombres. Ces écrits ſont dans la Bibliotheque Barberine, & le Pouſſin qui en avoit fait copier une bonne partie, en faiſoit ſon étude. Comme quelques-uns de ſes amis les voyoient entre ſes mains ; qu’il parloit ſçavamment de l’Optique, & qu’il s’en eft ſervi avec beaucoup de bonheur, on a crû qu’il avoit compoſé un traité des lumieres & des ombres. Cependant il eft vray qu’il n’a rien écrit ſur cette matiere ; il s’eſt contenté d’avoir montré par ſes propres peintures ce qu’il avoir appris du Pere Zaccolini, & meſme des livres d’Alhazen & de Vitellion. Il avoit auſſi beaucoup d’eſtime pour les livres d’Albert Dure, & pour le Traité de la Peinture de Leon Baptiſte Albert.