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Page:Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, 7e et 8e entretiens.djvu/267

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core par ſa vertu qui le rendoit digne de la pourpre, dont on croyoit qu’il ſeroit reveſtu ; par la connoiſſance qu’il avoit des belles lettres, par ſon amour pour les beaux arts, par ſa généroſité & ſon inclination à ſervir & à proteger toutes les perſonnes de merite. Le Pouſſin fut un de ceux qu’il conſidera beaucoup, cherchant meſme tous les moyens de faire connoiſtre les rares talens qu’il voyoit en luy. Comme il le ſervoit auprés du Cardinal Barberin, il luy procura un des Tableaux que l’on devoit faire dans l’Egliſe de Saint Pierre.

N’eſt-ce pas, interrompit Pymandre, le Saint Eraſme que nous avons veû enſemble, & le ſeul où j’ay remarqué que le Pouſſin a mis ſon nom ?

C’eſt celuy-là-meſme, repris-je. Il fit dans ce temps-là[1] un autre grand Tableau où il a representé comment la Vierge s’apparut à S. Jacques dans la ville de Saragoce en Efpagne[2], où depuis on baſtit un Temple à ſon honneur, qu’on appelle Nueſtra Segnora del Pilo. Cét ouvrage qu’il envoya en Flandre, eſt dans le Cabinet du Roy. Il en fit encore deux autres, l’un des amours de Flore & de Zephir, & celuy qu’on appelle la Peſte. Ce dernier

  1. Vers l’an 1630.
  2. Ceſar-Auguſta. Durant. de Ritib. Escleſ. l. I.