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Page:Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, 7e et 8e entretiens.djvu/283

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plaignit le plus du Pouſſin qui en écrivit alors à M. de Chantelou en ces termes. « Le Baron de Fouquieres eſt venu me parler avec ſa grandeur accouſtumée. Il trouve fort étrange de ce qu’on a mis la main à l’œuvre de la grande Gallerie ſans luy en avoir communiqué aucune choſe. Il dit avoir un ordre du Roy, confirmé de Monſeigneur de Noyers, prétendant que ſes païſages ſoient l’ornement principal de ce lieu, le reſte n’eſtant ſeulement que des incidens. »

Je me ſouviens, dit Pymandre, d’avoir veû ce Fouquieres qui portoit toûjours une longue épée.

C’eſt pourquoy, repartis-je, le Pouſſin l’appelle le Baron, car il euſt crû dégénérer à ſa nobleſſe, s’il n’euſt meſme travaillé avec une épée à fon coſté.

S’il eſtoit, repliqua Pymandre, parent de certains Fouquieres d’Allemagne, il pouvoit comme eux avoir beaucoup de cœur ; car j’en ay oûï parler comme de perſonnes puiſſantes & généreuſes.

Si quelques-uns, répondis-je, ont crû qu’il fuſt de cette famille, ils n’one pas ſceû que leurs noms ni leurs païs n’ont aucun rapport. Fouquieres le Peintre eſtoit né en Flan-