Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/169

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trophe… Ils sont trop. Il serait plus simple de compter les exceptions, ceux dont les salaires ne montent guère, ceux dont les salaires ont fléchi : professions libérales, fonctionnaires mobilisés qui n’ont que leur solde, ou l’allocation pour leur famille. Voilà les seules victimes. Elles se taisent.

Information du 23. On y lit ce titre : « Ils bombardent Venise. » Et ce texte : « Aucun obus n’est tombé dans l’enceinte de la ville. » Voilà comme nous sommes dupés depuis quarante mois.

— Il y avait aux Affaires Étrangères un dossier Caillaux sur ses conversations en Italie. C’est sur l’insistance de Clemenceau, alors polémiste, que ce dossier fut versé au capitaine Bouchardon. Celui-ci le rendit en disant qu’il n’y avait rien. Il est vrai qu’on dira : « Il n’y a rien intéressant l’affaire Bolo. »

— Le 26. Les maximalistes russes publient les traités secrets de l’Entente. L’intention annexionniste y éclate. On y retrouve les tractations Poincaré apportées par Doumergue au tsar. L’Italie agrandit ses colonies, l’Angleterre et la France prennent les colonies allemandes, etc.

— Augagneur, rencontré chez Accambray, raconte son entrevue avec le roi des Belges. Il venait l’adjurer, avant la bataille de l’Yser, au nom du Gouvernement, de tenir deux jours en attendant les renforts français. À l’État-Major belge, il croise un grand diable d’officier, lui dit qu’il veut parler au roi : « C’est moi », dit le grand diable. Ce roi lui a fait l’effet d’un brave homme, bien qu’on cherche vainement son regard derrière son lorgnon.

Augagneur me reconduit. Je le félicite de son discours de juin dernier, au Comité secret, le premier discours pacifiste applaudi. Il rectifie. Non. Pas un discours pacifiste, mais le premier discours sur la