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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/246

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tième jour, semble suivre la loi qui régit ces opérations, elle se ralentit. Des journaux impriment : « Vers la stabilisation. »

— Le 4. Mon train vers Paris est envahi à Fontainebleau de gens qui viennent dormir dans cette ville et qui rentrent à Paris chaque matin. Le comique, c’est qu’ils furent alertés la nuit dernière à Fontainebleau même. On signalait des avions sur Montereau.

À Paris, il y eut double alerte, le vendredi 31. Le samedi 1er la station du métro Corvisart fut « soufflée » par les bombes. Il y eut aussi alerte le lundi 3. Les journaux ont furtivement noté une trêve, canon et avions, le dimanche 2, où ont lieu, paraît-il, les processions de la Fête-Dieu.

— On a trouvé ces jours-ci de petites fourchettes de fer dans les rues. Naturellement, la main allemande les avait semées. En réalité, un sac, à bord d’un camion automobile, a crevé et a répandu son contenu. Ces petites fourches venaient de déchets d’emporte-pièces et étaient destinées à un fabricant de brosses.

— Beaucoup de gens portent en pendentif deux figurines de laine qui préservent des Gothas ! Nénette et Rintintin, deux poupées créées par Poulbot avant la guerre.

— Tout est absurde dans l’absurde. Un officier est-il tué par un obus à 12 kilomètres du front : il est mort glorieusement. Est-il tué à Paris par un obus de super-canon, je défie qu’on imprime : mort glorieusement ! Cependant, il pouvait, dans les deux cas, se rendre à son poste, être en service. Ce qui est vrai à 12 kilomètres, n’est plus vrai à 120. La gloire est fonction de la portée.

— Il devrait y avoir les « mutilés moralement de la guerre », ceux qui ont perdu leurs illusions.