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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/291

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dans la pièce de Guitry père. Guitry fils dans la pièce de Guitry fils. L’ « Image », de Bataille avec Réjane. « La vérité toute nue » au Gymnase. « Chouquette et son as » à la Renaissance. « Les petits crevés » chez Antoine. J’en passe…

— Partout de nouveaux appels à la haine. La « Ligue des Pères dont les fils furent tués à l’ennemi » veut l’écrasement, le châtiment, et l’écrit à Wilson. L’Institut ne veut plus rencontrer les Centraux dans les congrès internationaux.

— À Paris, des queues partout. Chez les marchands de chocolat, de café, de pâtes, de tabac. Et la foule s’hypnotise devant les drapeaux qui, piqués sur des cartes, signalent l’avance.

— Le 29. Dès le 28 soir, le bruit se répand que l’Autriche demande la paix séparée, sans conditions. Cette fois, une certaine allégresse se manifeste. Sans doute l’idée de capitulation à merci séduit les esprits. Et aussi la conception d’une Allemagne isolée. Bref, les officiers, dans les cantonnements, boivent le champagne. Les soldats ont des faces élargies : se réveiller un matin en pensant qu’ils ne seront pas tués dans les six mois…

— Manchette de l’Œuvre du 29 : « Ah ! Si l’on avait développé, pour empêcher la guerre, la moitié des efforts que l’on déploie pour retarder la paix. »

— Le 29. Il y a des gens pour qui la grippe n’existe pas. Ils la nient. À les entendre, on baptise grippe toutes les maladies dont on meurt. Ils disent encore : « C’est moins grave que l’influenza de 1889. » Cette attitude est considérée comme héroïque.

— À Paris, on enterre maintenant jusqu’à minuit.

— Les stratèges de rédaction préparent et dictent les divers armistices. Et c’est une folle surenchère. Rien de plus bas que ces suggestions inspirées par nos féodaux et qui risquent d’enfermer, dans la