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DÉCEMBRE 1916


— Je n’ai rien su du Comité du samedi 2. Le dimanche 3, Briand s’expliqua sur la Grèce. Il conta les tractations de son envoyé secret avec le roi. « Politique personnelle ! » s’indigne un député. « Hé, hé, il a tout de même arraché une promesse écrite au roi, c’est une base », disent d’autres voix. Le lundi, le ministre de la guerre parle. Il semble que Briand veuille écourter. Il s’est entendu à cet effet avec les présidents de groupes.

D’autre part, Briand s’est concilié les socialistes en laissant entrevoir une possibilité de paix. C’était à la séance du vendredi 1er. Sur l’intervention de Pressemane, Briand déclara qu’il n’avait pas reçu d’offres de paix, mais que, s’il en recevait, il les soumettrait aux Alliés, et, s’il y avait lieu, à la Chambre. Quatre cents députés applaudirent. Les patriotes sont fort soucieux de cet incident. Ils appréhendent le pire, c’est-à-dire l’aurore de la paix. Briand a également promis un changement du Haut-Commandement, avec Joffre conseiller technique des Alliés et Nivelle commandant en chef.

— Stupeur ! Le premier ministre russe Trépoff déclare que les buts de guerre de la Russie sont Constantinople et les détroits, promis par les Alliés en 1915, et l’anéantissement de l’Allemagne. Nous voilà