Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/115

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ron, neveu de l’Évêque ; il a tué l’homme et veut en faire autant à la femme, qu’il tient enfermée. Sur ce, ils me la mirent en croupe et je piquai ma mule.

Je n’arrêtai pas de marcher jusqu’à la minuit que j’arrivai au rio de la Plata. J’avais rencontré en chemin, venant de la Plata, un domestique de Chavarria qui nous dut reconnaître, malgré tout ce que je fis pour m’écarter et me celer. Il avisa probablement son maître. En arrivant au fleuve, je fus désespéré ; il était fort gros et il me parut impossible de le franchir à gué. Elle me dît : — En avant ! Il faut passer, coûte que coûte, à la grâce de Dieu ! Je mis pied à terre, tâchai de découvrir un gué et me décidai pour celui qui me parut le meilleur. Je remontai, mon affligée toujours en croupe, et entrai dans l’eau. Nous enfonçâmes. Dieu nous soutint et nous passâmes. Une auberge était proche, je réveillai l’hôte qui fut ébahi de nous voir à pareille