Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/177

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j’avais hanté et entretenu à Madrid, était à son service. Au matin, je l’allai trouver et lui contai ma disgrâce. Le bon seigneur s’affligea de me voir en si pitoyable état, me fit incontinent vêtir et, saisissant l’occasion, m’introduisit auprès de Sa Majesté.

J’entrai et relatai à Sa Majesté, fort ponctuellement, ma mésaventure. Elle m’écouta et me dit : — Comment vous laissâtes-vous détrousser ? — Seigneur, répondis-je, je n’en pouvais mais. — Combien étaient-ils donc ? — Neuf, Seigneur, avec des escopettes, les chiens levés, qui nous prirent en sursaut, au coin d’un hallier. Sa Majesté fit signe avec la main de vouloir mon placet. Je le baisai et le Lui remis. — Je le verrai, dit-Elle. Et Sa Majesté, qui était alors debout, sortit.

Je ne tardai guère à recevoir le mandat par lequel Sa Majesté ordonnait de me pourvoir de quatre rations d’Alferez ré-