Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/47

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Saña. Il accourut, parla au Corregidor et fit d’autres bonnes diligences, moyennant quoi il obtint l’allégement de ma prison. La cause suivit son cours. Je fus, après trois mois de plaids et procédures du Seigneur Évêque, restitué à l’église d’où j’avais été extrait. Sur ces entrefaites, mon maître me dit que pour sortir de ce conflit, éviter le bannissement et m’ôter du sursaut d’être tué, il avait imaginé une chose bienséante qui était de me marier à doña Beatriz de Cardenas dont la nièce était femme de ce même Reyes auquel j’avais coupé la figure ; ce qui arrangerait tout. Il faut savoir que cette doña Beatriz de Cardenas était la mignonne de mon maître qui, par ce moyen, s’assurait de nous, de moi pour son service et d’elle pour son plaisir. Ils étaient, ce semble, tous deux d’accord, car après avoir été restitué à l’église, je sortais de nuit et allais chez ladite dame qui me caressait fort. Prétextant