Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/67

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licence de retourner à la Concepcion, et étant rentré avec mon grade dans la compagnie de don Francisco Navarrete, je m’y tins.

La fortune jouait avec moi à heur ou malheur. J’étais bien tranquille à la Concepcion, lorsqu’un jour, trouvant au corps de garde un autre Alferez de mes amis, j’entrai avec lui dans une maison de jeu du voisinage. Nous nous mîmes à jouer. La partie s’engagea au milieu d’une nombreuse assistance. Sur un coup douteux, il me dit que je mentais comme un cornard. Je tirai l’épée et la lui mis dans la poitrine. On se jeta sur moi, et il en entra tant au bruit que je ne me pus mouvoir. Un Adjudant, entre autres, me tenait particulièrement serré. L’Auditeur Général don Francisco de Perraga entra et m’empoigna, lui aussi, fortement. Il me secouait le pelisson, me faisant je ne sais quelles questions. Je répondais que par-devant le Gou-