— Est-ce que maître Sébaldus est malade ? (Page 52.)
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Sexomen de Neustadt. En telle autre année, il
avait mis tous ses adversaires sous la table ;
une tonne d’une mesure ne lui faisait pas
peur, d’autant plus qu’il mangeait en proportion,
ce que les autres ne pouvaient faire. On
célébra ses heureuses opérations, ses grandes
caves, son cellier, le plus frais de Bergzabern,
et, finalement, comme trois heures sonnaient
à l’église Saint-Sylvestre, le vieux Zaphéri
Mutz dit qu’il fallait aller le voir ; que cela lui
ferait certainement plaisir ; qu’on lui souhaiterait
une bonne santé, et qu’on lui témoignerait
l’espérance de le voir bientôt assis au
milieu de ses anciens camarades, la cruche au
poing, ce qui ne pouvait manquer de lui mettre
la joie au cœur.
Tous, à l’unanimité, trouvèrent cette idée très-bonne ; la mère Grédel eut beau leur dire qu’il avait besoin de repos.
« Bah ! s’écria Zaphéri, nous le connaissons bien, rien que le plaisir de nous voir serait capable de le guérir. »
Et, bon gré, mal gré, la mère Grédel dut aller prévenir Sébaldus que ses vieux compagnons allaient défiler autour de son lit et lui serrer la main. Sébaldus venait de prendre sa huitième pinte d’eau quand il reçut cette nouvelle ; il était aussi pâle et défait que les autres étaient rouges et joyeux ; son nez pourpre avait pris des teintes violettes, par le froid intérieur ; la consternation se peignait dans ses yeux. Avant qu’il eût eu le temps de répondre, la porte s’ouvrit, et ses joyeux compères d’autrefois entrèrent deux à deux en disant :