La branche cassa comme du verre. (Page 59.)
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« Qu’est-ce que cela ? lui demandai-je.
— C’est un cordial, fit-il ; on pourrait le nommer un rayon de soleil d’Afrique, car il renferme la quintessence des aromates les plus rares du sol africain.
— C’est délicieux. Verse-m’en encore un verre, Georges.
— Volontiers, mais noue d’abord cette tresse de cheveux à ton bras. »
Il me présentait une natte de cheveux noirs, luisants comme du bronze.
Je n’eus aucune objection à lui faire, seulement cela me parut étrange. Mais à peine eus-je vidé mon second verre, que cette tresse s’insinua, je ne sais comment, jusqu’à mon épaule. Je la sentis glisser sous mon bras et se tapir près de mon cœur.
« Taifer, m’écriai-je, ôte-moi ces cheveux ils me font mal ! »
Mais lui répondit gravement :
« Laisse-moi respirer !
— Ôte-moi cette tresse, ôte-moi cette tresse repris-je. Ah ! je vais mourir !
— Laisse-moi respirer, dit-il encore.
— Ah ! mon vieux camarade… Ah ! Taifer… Georges !… ôte-moi cette tresse de cheveux… elle m’étrangle !
— Laisse-moi respirer ! » fit-il avec un calme terrible.
Alors je me sentis faiblir… Je m’affaissai sur moi-même… Un serpent me mordait au cœur. Il se glissait autour de mes reins… Je sentais ses anneaux froids couler lentement sur ma nuque et se nouer à mon cou.