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Page:Erckmann-Chatrian - L’Ami Fritz.djvu/199

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L’AMI FRITZ.

un peu d’ordre par ici ? Est-ce que saint Maclof vous empêcherait de vous voler, de vous piller et de vous assommer les uns les autres, si la force publique n’était pas là ?

« N’est-ce pas une abomination de laisser toutes les charges au roi, de se moquer, comme vous, de celui qui paye les armées pour défendre la patrie allemande, les ambassadeurs pour représenter noblement la vieille Allemagne, les architectes, les ingénieurs, les ouvriers qui couvrent le pays de canaux, de routes, de ponts, d’édifices de toute sorte, qui font l’honneur et la gloire de notre race ; les steuerbôt, les fonctionnaires, les gendarmes qui permettent à chacun de conserver ce qu’il a ; les juges qui rendent la justice, selon nos vieilles lois, nos anciens usages et nos droits écrits ?… N’est-ce pas abominable que de ne pas songer à le payer, à l’aider comme d’honnêtes gens, et de porter tous vos kreutzers à saint Maclof, à Lalla-Roumpfel, à tous ces saints que personne ne connaît ni d’Ève ni d’Adam, dont il n’est pas dit un mot dans les saintes Écritures, et qui, de plus, vous mangent pour le moins cinquante jours de l’année, sans compter vos cinquante-deux dimanches !

« Croyez-vous donc que cela puisse durer éter-