sous, comme de jeunes amoureux, et chaque fois David disait à sa femme :
« Sourlé, quand je vois cette verdure, ces blés qui se balancent, et cette rivière qui coule lentement, cela me rend jeune, il me semble encore te promener comme à vingt ans, et je loue le Seigneur de ses grâces. »
Alors la bonne vieille était heureuse, car David parlait sincèrement et sans flatterie.
Le rebbe avait aussi aperçu Fritz par-dessus la haie ; quand il le vit à l’entrée des chemins couverts, il lui cria :
« Kobus !… Kobus !… arrive donc ici ! »
Mais Fritz, craignant que le vieux rabbin ne voulût se moquer de son discours à la brasserie du Grand-Cerf, poursuivit son chemin en hochant la tête.
« Une autre fois, David, une autre fois, dit-il, je suis pressé. »
Et le rebbe souriant avec finesse dans sa barbiche, pensa :
« Sauve-toi, je te rattraperai tout de même. »
Enfin Kobus rentra chez lui vers quatre heures. Quoique les fenêtres fussent ouvertes, il faisait très-chaud, et ce n’est pas sans un véritable bonheur qu’il se débarrassa de sa capote.