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Page:Erckmann-Chatrian - L’Ami Fritz.djvu/333

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L’AMI FRITZ.

Orchel et Katel se désolaient donc et ne savaient plus où donner de la tête. Mais Katel, dans les grandes circonstances, montrait ce qu’elle était.

« Orchel, dit-elle en défaisant la cravate de son maître, descendez tout de suite sur la place des Acacias ; vous verrez, à droite de l’église une ruelle, et, à gauche de la ruelle, une rangée de palissades vertes sur un petit mur. C’est là que demeure le docteur Kipert ; il doit être en train de tailler ses œillets et ses rosiers, comme tous les jours. Vous lui direz que M. Kobus est malade, et qu’on l’attend.

— C’est bien, fit la grosse fermière en ouvrant la porte. Elle sortit, et Katel, après avoir ôté les souliers de Fritz, courut dans la cuisine faire chauffer de l’eau ; car, pour tous les remèdes, il est bon d’avoir de l’eau chaude.

Tandis qu’elle se livrait à ce soin, et que le feu se remettait à pétiller sur l’âtre, Orchel revint :

« Le voici, mademoiselle Katel ! » dit-elle tout essoufflée.

Et presque aussitôt, le docteur, — un petit homme maigre, en tricot de laine verte, la culotte de nankin tirée par les bretelles dans la raie du dos, les cinq ou six mèches de ses cheveux gris tombant