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Page:Erckmann-Chatrian - L’Ami Fritz.djvu/69

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L’AMI FRITZ.

isroel, fit-il en riant ; mais je m’en tiens à mon idée, je suis garçon et je resterai garçon.

— Toi ! s’écria David. Eh bien ! écoute ceci, Kobus ; je n’ai jamais fait le prophète, mais, aujourd’hui je te prédis que tu te marieras.

— Que je me marierai, ha ! ha ! ha ! David, tu ne me connais pas encore.

— Tu te marieras ! s’écria le vieux rebbe, en nasillant d’un air ironique, tu te marieras !

— Je parierais que non.

— Ne parie pas, Kobus, tu perdrais.

— Eh bien, si !… je te parie… voyons… je te parie mon coin de vigne de Sonneberg ; tu sais, ce petit clos qui produit de si bon vin blanc, mon meilleur vin, et que tu connais, rebbe, je te le parie…

— Contre quoi ?

— Contre rien du tout.

— Et moi j’accepte, fit David, ceux-ci sont témoins que j’accepte ! Je boirai de bon vin qui ne me coûtera rien, et, après moi, mes deux garçons en boiront aussi : hé ! hé ! hé !

— Sois tranquille, David, fit Kobus en se levant, ce vin-là ne vous montera jamais à la tête.

— C’est bon, c’est bon, j’accepte ; voici ma main, Fritz.

— Et voici la mienne, rebbe.