9. La restriction relative aux consonnes k, p, t, est de nature générale. Elle se retrouve pour le préfixe peuz- presque, pour le nom complément qui suit un substantif féminin : poan ben mal de tête, de pen, mais eur votes koad « une chaussure de bois, » un sabot, et pour le nom qui suit, par exception, son adjectif (§ 39).
Il arrive même que le cf se renforce en t après s ou z, sans qu’on ait égard au genre du premier mot : Tréc. bennes Toue d’ac’h « bénédiction de Dieu à vous, » merci ; paour kés Toue « pauvre cher de Dieu. »
10. Ceci permet de comprendre les mutations qui suivent o en, signe du participe présent, e que ; particule verbale ; ma que, où ; si : ces mots, qui se terminaient anciennement par un z, affaiblissent m, g, gw, b, laissent intacts k, p, s, et renforcent d en t : mont, dont aller, venir, o vont hag o tont en allant et venant.
11. L’adj. ou le nom commun s’affaiblit souvent après un prénom masc. ou fém., avec lequel il forme une désignation habituelle : Pipi gôs le vieux Pierre (mais Fanch kôs le vieux François, § 8, 9), Pipi gouer « Pierre paysan » le Jacques Bonhomme breton ; Maria goant la belle Marie, Ian vrâs le grand Jean, sant Ian Vade(z)our saint Jean-Baptiste. L’usage varie quand le second substantif est un nom propre ; et dans les cas comme sant Mark saint Marc, sant Vaze saint Mathieu.