Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/106

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s’abandonner, vous particulier, vous n’avez pas le pouvoir de l’en empêcher et vous ne pouvez pas avoir la prétention de lui faire des reproches. Vous devez vous estimer bien heureux déjà quand vous pouvez vous soustraire à la tyrannie et garder votre liberté de penser.

Qu’on soit bien convaincu que la forme de gouvernement supportée par une société répond toujours exactement aux profonds ressorts de son organisme. Un peuple peut se laisser surprendre un jour par un coup d’état ou une conspiration. Mais encore qu’elle réussisse momentanément, toute tentative de ce genre succombe bientôt quand elle n’est pas l’expression résumée des tentatives sociales. En dépit des hurlements de toute l’émigration frrançaise, je soutiendrai toujours que le gouvernement de Basile-Napoléon III convient à la France boursicotière, bavarde, intrigante, avilie, rachitique, à la France des épiciers. Les asticots ne prospèrent que sur la fange !

Il y a des despotismes que je nommerai d’Enthousiasme, et d’autres que j’appellerai de Lassitude.

Ces deux formes du pouvoir absolu sont parfaitement en rapport avec les milieux dans lesquels elles s’exercent. Les nations jeunes qui marchent à la vie, qui affirment et agissent, adoptent les premiers. Les seconds sont subis par les nations vieillies qui nient, radotent et roulent et roulent convulsivement à la tombe. — Exemples de ces deux despotismes : les Césars de Rome et de Byzance. Bonaparte, le Rhéteur apostat, d’une part ; — et d’autre part les premiers rois de Rome et de France, les tzars de Russie, Nicolas.


VIII.   Le Tzarisme actuel est un despotisme de conquête, d’action, d’audace ; il est soutenu par ses peuples dans son œuvre d’invasion. L’empire français, au contraire, enfouit son règne comme un crime : il règne sur l’agio,