reins forts, et les rouges désirs brillent dans ses yeux ardents. Vous, avocats de la Bourgeoisie, diseurs à belles robes d’hermine, à beaux rubans et floquarts, à galantes braguettes, petits-maîtres qui dînez d’un cure-dent et portez raie derrière la tête, moustache sous le nez !........ malheur à vous si vous tentiez une fois encore de tresser la crinière du lion et de rogner la corne aiguë de ses ongles ! Car le Lion est sorti de l’antre de sa misère, et il se retournera jusque dans les entrailles de ceux qui voudraient lui défendre d’étancher sa soif dans le sang. Ne jetez donc plus sur les barricades des feuilles de laurier, des fleurs et des couronnes, car personne n’ira plus les ramasser au milieu des cadavres. Ne faites plus de prosopopées à Maximilien de Robespierre, de proclamations comme M. de Lamartine, de constitutions et de discours, car personne ne les écoutera plus. N’agitez plus d’oripeaux rouges ou noirs, blancs ou tricolores, de niveaux, de sceptres, de mîtres et de bonnets phrygiens. Car tous les emblèmes sont symboles d’autorité, et l’individu veut s’appartenir. Moi qui écris ceci, par exemple, je ne reconnais à personne le droit de me commander quoi que ce soit ! Et tous ceux qui me liront penseront de même ! — L’homme veut jouir, vous dis-je, jouir de lui-même et jouir de sa vie ! Et en vérité, en vérité, l’homme jouira ! Le Bonheur, c’est la Loi ! Et l’amour, c’est la Vie ! !
XXII. Le Peuple jouira, oui ! car la jouissance est sainte. La jouissance est du poète, de l’artiste et de l’artisan : la jouissance est du travailleur. Et toutes les jouissances sont exquises, et tous les travailleurs artistes quand notre existence n’est pas empoisonnée, quand nos forces ne sont pas en décadence. La jouissance est dans le bien-être, dans la santé, dans la joie, dans la douleur même, quand la maigre Misère et l’Opulence obèse ne grimacent pas sur le fond