Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/152

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pour mieux dire, de cette Injustice en retour, — que tout ce qui est monstrueux succombe sous plus monstrueux encore. Contre la France, Paris peut être d’un poids énorme, mais il sera trouvé léger par le Nord envahisseur. Et le Nord saura susciter contre Paris toutes les susceptibilités provinciales, communales et individuelles de la France elle-même.

Déjà les rois sont ivres de colère ; déjà les peuples sont impatients de se venger des humiliations que la France leur a pendant si longtemps infligées ! Aux champs du Carnage hennissent déjà les coursiers de l’Ukraine ; déjà, sous le soleil d’Orient, resplendissent les casques d’Autriche ; déjà la Prusse s’ébranle, et dans Berlin, bientôt, sera sonné le boute-selle de l’Invasion !

Ah ! vous étiez le peuple directeur, initiateur, commanditaire, entrepreneur, propriétaire de la Révolution ! Et quand vous avez eu cette Révolution entre les mains, vous avez prouvé que vous ne saviez être ni républicains, ni socialistes, ni justes, ni mêmes forts ! Et c’est vous qui prétendez encore traîner les peuples à la remorque, et leur donner des conseils de gazettes quand ils serrent dans leurs bras le fusil des révoltes ! Mais, pour dieu, souvenez-vous donc que l’histoire ne se répète pas, et que tout ce qui fait preuve d’impuissance est impitoyablement moissonné par la faux du Temps ! Vous n’avez pas su être Républicains, vous deviendrez Cosaques ! — Car les extrêmes se touchent, et les solutions jaillissent à leurs points de contact.


VII.   La pensée de l’homme est faible. Elle se fatigue à mesurer les temps et les espaces : le long des larges routes de l’éternité, elle enfonce des jalons pour se reposer et se retrouver. L’esprit borné de l’homme a donc trouvé le mot d’apogée pour désigner le moment et le siège de la