Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/177

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terre, à condition de la travailler ; après quoi cette revient à la commune, qui la cède de nouveau, contre nouveau travail. — Je demande si nous sommes aussi près que les Slaves de l’abolition de la propriété, aussi près du travail libre et de l’équitable répartition des richesses communes, nous qui nous pressons sur le passage de P.‑J. Proudhon pour voir comment sont faits les antéchrists. — « En fait de propriété, dit Proudhon, j’ai fait violence aux opinions, je n’ai rien obtenu des consciences.[1] »

Dans l’organisation de la commune russe, les citoyens se sont réservé une part aussi large que possible dans le gouvernement. Tous concourent aux élections, tous prononcent dans les affaires d’utilité générale ; ils ne laissent à leurs magistrats que la surveillance de la voirie. La vie communale, c’est la religion politique du Cosaque, du Bulgare, du Monténégrin, du slave nomade et paysan. — Je demande si les plus audacieux et les plus allemands des révolutionnaires n’ont pas volé aux Cosaques ! ! la fameuse théorie du gouvernement du peuple par lui-même. Dans notre Europe civilisée, je ne sache guère que certains cantons de la Suisse qui aient poussé la généralisation de l’autorité aussi loin que les Russes. (Pour plus de ressemblance avec ceux-ci, ces mêmes cantons républicains votent, en assemblée générale, la conservation de la peine de la bastonnade qu’ils administrent, le plus démocratiquement du monde, même aux femmes et aux enfants. — Nouvelle preuve à l’appui de l’excellence du gouvernement du peuple par lui-même et du suffrage universel.)

En Russie, l’opposition pensante ne s’est pas arrêtée aux hésitantes transactions d’un libéralisme sans principe ;

  1. Faites donc la révolution du crédit avec ces consciences-là, ô P.‑J. Proudhon ! Adressez-leur des appels ! Autant en emporte le vent.