Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/232

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libre parce que tout se meut ? La crainte de mourir nous condamnera-t-elle donc à une immobilité stupide ? De toute sa science, l’Humanité ne doit-elle jamais retirer que la Peur ?

Mais encore même qu’en changeant de rapports il nous arrivât de tomber, tout ce qui tombe ne se redresse-t-il pas ? Encore même que nous dussions mourir, tout ce qui meurt ne renaît-il pas ? — La source de la vie est intarissable.

Et enfin, le jour où la terre devra nous manquer et notre race s’éteindre, nous ne conjurerons pas ce cataclysme : je l’affirme sur la Géologie, qui est l’histoire des victimes de l’universelle Révolution. Et l’on ne récusera pas le témoignage des fossiles : la parole n’ayant pas éte donnée aux morts, ils ne peuvent déguiser leur pensée.

Suivons donc le mouvement, ou le mouvement passera sur nous et nous laissera stériles. Je ne vois pas ce que l’homme eût gagné à soutenir que la pierre et le fer ne sont pas durs, et à se briser la tête contre, au lieu de reconnaître leurs propriétés et de rechercher des moyens pour les vaincre.


VII.   Je conclus :

L’Europe entre dans une crise qui doit lui rendre un mouvement social compatible avec son existence.

Cette crise nous sauvera de la mort. Nous la subirons complète, parce que nous nous débattrons avant de succomber, et qu’en temps de révolution, tout mouvement concourt au but final.

Cette crise fera cesser le Désordre présent et préparera l’avènement de l’Ordre à venir.

Au surplus, dût-elle amener l’anéantissement de notre espèce, nous ne pourrions pas conjurer si l’Ordre universel réclame la mort de l’Homme.