Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/234

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Une pareille disposition légale vaut mieux à elle seule que tous les très-savants codes et toutes les déclarations possibles des droits de l’homme et du citoyen. — Les civilisés, au contraire, se vantent, avec J. de Maistre, d’être contre-révolutionnaires, c’est-à-dire contraires à la révolution. Retenez bien cela, déshérités ! — « Les ouvriers d’iniquité fleurissent comme l’herbe. »

Démolir, détruire, ces grands mots, si terribles pour les esprits superficiels, ne signifient rien de plus que retourner et conserver, quand l’action qu’il expriment doit s’appliquer à un état de choses défectueux et lui en substituer un autre. Démolir une chose, ce n’est jamais l’anéantir ; c’est changer ses conditions d’équilibre et rendre à un usage meilleur des matériaux non employés. Ce qui paraît perdu dans les échanges partiels n’est jamais égaré dans l’universel échange. Sachons élever notre esprit à ces considérations d’ordre supérieur.


II.   Les premiers seront les derniers, a dit le Christ, le plus sublime des hommes, le grand prophète qui comprit le mieux le travail des révolutions, le Christ qui n’était pas savant, et dont les paroles confondaient les docteurs ! Vous, prêtres et gouvernants, qui vivez de l’exploitation de l’Évangile, que voulait dire celui qui annonçait que les premiers seraient les derniers et qu’il était venu sur terre pour apporter la Discorde ? Ne donnait-il pas à entendre par là que révolutionner la société, c’est la retourner pour la conserver, comme on le fait d’un vieil habit ? Voulait-il l’anéantir d’aventure, et l’ordre social dont il a été le précurseur, l’ordre révolutionnaire chrétien, n’a-t-il pas conservé tout ce qui était utile aux sociétés ? A-t-il fait disparaître autre chose que ce qui leur était nuisible ?


III.   Je le répète aux réactionnaires et aux démagogues