Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/261

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qui préparèrent le siège de Paris et les traités de Vienne ? Et ce siège et ces traités, comment les nommer autrement que des trahisons ?

Oh ! combien sont plus dégénérés encore les Français d’aujourd’hui ! Ces gens-là vendraient, oui ! leurs femmes, leurs filles et leurs mères, s’ils trouvaient des amateurs de pucelages de seconde main. Le Français d’aujourd’hui ! Cela a pour principes que l’homme s’acclimate facilement dans les pays où il devient gras ; que là où est l’écu, là est la patrie ; que les roubles sont aussi bien frappés que les Napoléons, seuls souvenirs que la France garde, avec amour, de son grand captif de Sainte-Hélène. D’où je conclus que le suprême patriotisme, dans quelque temps, sera de posséder beaucoup de roubles !

Cela s’est vu en 1814-15. Cela se verra bien plus encore aujourd’hui. Il ne manque pas de Marmont, de Villemain, de Louis, de Talleyrand pour se vautrer devant les bottes de quelque nouvel Alexandre. Dieu merci, les esprits forts ne sont pas rares sur la classique terre de France ! — Peuple à vendre au dernier enchérisseur, cosaque ou numide, qui se présentera ?

Est-ce que des ministres aussi habiles que MM. Fould et Baroche n’ont pas dans l’épine dorsale toute la souplesse requise pour quelque salut que ce soit ? Est-ce que, depuis tantôt un demi-siècle, les femmes aimables de Paris n’ont pas eu tout le temps d’apprendre à préciser leurs manœuvres coquettes ? Est-ce qu’il ne traîne pas encore bien assez de croix d’honneur pour que la jeunesse dorée puisse en décorer toutes les queues des coursiers de l’Ukraine ? Est-ce que les boutiquiers et les petites dames du quartier de la Bourse ne spéculent pas déjà sur la prochaine saison des Cosaques ?


XX.   Guillaume de Tyr écrit sur les croisades : « La