Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/274

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orientale dans les voies maudites du Monopole ? Rien autre chose qu’un éternel parcours d’un cercle absolument vicieux, rien d’utile, rien de conservateur pour l’humanité. Or les véritables révolutions sont des conservations.

Les hommes sont le sol où se développent les idées, et grâce aux tempêtes que déchaînent la Guerre et la Révolte, jamais sol et semences pareilles ne manquèrent dans le monde. Il y a trop d’idées neuves comprimées entre les frontières d’Occident ; il y a trop de races nouvelles comprimées entre les frontières de la Russie. Ces deux trop-pleins déborderont dans le même temps. Les eaux, les nations et les hommes tendent sans cesse à prendre leur niveau.

Il faut que l’Europe fasse le grand écart.


XXXIV.   C’est au moyen des éléments les plus contrastés que la nature opère la régénération des races. Dans l’espèce humaine, comme dans les espèces animales et végétales, les mâles et les femelles se distinguent par les caractères les plus opposés, et les sympathies qui attirent les êtres les uns vers les autres sont en raison directe de leurs différences. Toutes les grandes migrations humaines fournissent des exemples de cette loi commune aux peuples et aux individus. C’est des extrémités opposées des continents que partent les nations destinées à se confondre. La grande famille japhétique s’élance des plateaux de l’Asie centrale pour se répandre sur le monde par l’Europe et l’Amérique, chassant impitoyablement devant elle les derniers descendants de la race de Cham. Sous la protection de l’arc-en-ciel, l’Humanité renaît de l’arche sauvée sur la cime d’Ararad.

L’Asie pénètre l’Europe par l’Hellade et le Latium : les civilisations grecque et romaine voient le jour. Elle la pénètre avec les barbares les plus redoutables, — Huns, Van-