Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/302

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tions de probité sont reléguées au rang des considérations secondaires ; l’essentiel est de n’être pas pris la main dans le sac.

Les tendances naturelles de l’homme vers le bonheur et le luxe sont étranglées, comprimées dans notre milieu ; mais elles dominent, se trahissent dans tous nos actes, éclateront bientôt et remueront la Société jusque dans ses entrailles. — Dès aujourd’hui, les hommes, dociles aux vœux de la nature, demandent à satisfaire leurs passions, et ne se contentent plus de cette exclamation résignée de la souffrance : « Le bonheur n’est pas de ce monde ! » Demain, les facultés animiques de notre espèce, portées sur les ailes de la Liberté, de la Justice et de l’Abondance, s’élèveront vers des régions sublimes de poésie, de volupté d’où le stupide murmure de l’Opinion ne pourra plus les faire descendre.


VIII.   Agitées, mélangées par la force réactive de la guerre, les deux races slaves et franco-latine en produiront une troisième qui différera de chacune d’elles. — Ainsi cela se passe dans les combinaisons chimiques, dans les reproductions animales, dans toutes les réactions des éléments les uns sur les autres. — La race nouvelle aura gardé les traits caractéristiques de chacune de celles qui lui auront donné naissance ; seules, les formes vieillies seront inutilisées, le fonds sera plus riche.

Ce que l’une de ces races mères possède en excès sera corrigé par l’autre. Le tempérament musculaire de la race slave et le tempérament nerveux des races franco-latines se modifieront réciproquement. Nos tendances exagérées vers la culture des sciences et des arts seront réfrénées par la propension dominante des Slaves vers les travaux du corps. Nos mœurs parcimonieuses et sédentaires se marieront avec les habitudes nomades des peuples du