Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/34

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conversion nous est prouvée par celles de tous les peuples neufs. Si vous me dites que tous sont esclaves, je vous répondrai que tous désirent la liberté ; — que tous sont déshérités, je vous répondrai que tous sont intéressés à la venue de la justice ; — que tous sont soldats, je vous répondrai que tous sauront combattre pour leurs droits ; — si vous me dites qu’ils nient tout ce qui existe, je vous répondrai qu’ils sont sur le point d’affirmer tout ce qui existera. Les Cosaques seuls ont assez de forces vives et d’intérêts en majorité pour faire la révolution.

..... Ou bien aimez-vous mieux recommencer l’épreuve des gouvernements provisoires, des assemblées délibérantes, du Luxembourg ; les parades à l’Hôtel-de-Ville et les sanglantes journées de juin ? Alors, pour Dieu ! ne vous plaignez plus ; prêchez le crédit aux banquiers et le travail aux propriétaires ; remettez votre tête dans la gueule du loup et votre bourse à la probité des voleurs ; jouez à l’émeute avec ceux qui ne veulent pas de révolutions ; élevez des piédestaux à M. L. Blanc qui en a grand besoin, et courez à Constantinople en criant : Vive l’Empereur ! et vive la France, la bonne patrie qui prend soin de ses enfants bien-aimés ! Vous chantez, vous illuminez, vous tirez le canon, Français ! pour la prise de Bomarsund..... donc vous paierez.

Allez donc en Orient ! Le drapeau tricolore flotte sur toutes les coupoles, et l’on reçoit bien, dans le camp de la civilisation, quiconque offre sa vie pour la défense des privilèges qui le condamnent à mort ! Mais allez donc ! Y. de Saint-Arnaud vous commandera, le boucher de Paris, celui qui a couché vos frères sur les pavés, l’heureux émule de M. Samson ! Mais allez donc ! fils de la France, étudiants sans cœur, commis-voyageurs sans tête, intrigants sans ressources, et vous infortunés prolétaires, aveugles enfants des campagnes ! Allez, vous généraux qui