Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/365

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sur les flots dorés on n’entend plus le sifflement de leur vapeur altière. Ils cachent leur insolent pavillon, car ce pavillon maintenant attire l’insulte et la guerre. — Toutes les routes leur sont fermées vers la terre natale. — Ils errent sur les mers vastes, à la merci des tempêtes ; contre leurs navires bondissent les vagues, profitant de la guerre des hommes pour se venger d’affronts trop longtemps supportés. Les mâts éclatent, les voiles se déchirent, les hommes souffrent la soif et la faim. — Ils demandent un refuge aux criques des rivages ; ils se battent pour faire de l’eau, comme ils se battaient jadis pour conquérir des royaumes.

— Car tout l’Orient a juré leur perte, et sur les plages brûlées par le soleil, la Mort attend les hommes blonds qui sont venus du Nord ! !

...... De ces vaisseaux, beaucoup seront capturés ; d’autres se feront sauter avec leur dernier baril de poudre ; fort peu se sauveront ; quelques-uns se feront corsaires. — L’Océan, le roi des pirates, finit par engloutir ceux qui jouent trop longtemps avec lui. — Salut, ô Mer profonde, qui redresses les crimes !




— Fils de l’homme, que vois-tu encore ?

— Je vois planer sur Constantinople l’aigle noire de Russie, l’aigle aux deux têtes couronnées. Dans ses serres est une clef. Cette clef ouvre les portes des trois mondes anciens. Mille peuples, venus du Nord de l’Europe et du Nord de l’Asie, se prosternent devant cette aigle, criant Hurrah et Victoire ! — Les Turcs pleurent dans l’esclavage.

Je vois le détroit des Dardanelles gardé par des chaînes de fer et des ponts de bateaux encombrés de soldats. Les remparts de Constantinople et l’île de Marmara sont hé-